French in Action - видеокурс французского языка

уроки 2-26

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Leçon 02

 

Bonjour!

Moi,

je suis le Professeur...

et vous,

vous, vous êtes les étudiants.

Nous allons apprendre le français.

Oui, le français,

vous savez, le français...

Voyons!

Où est ce qu'on parle français?

On parle français

au Canada,

au Québec,

aux Antilles,

à Tahiti,

en Afrique,

où encore... euh...?

en Suisse,

en Belgique,

et... en France.

En France,

on parle français.

En Alsace,

à Rouen,

à Chartres,

on parle français.

A Paris,

on parle français

Bonjour, Madame Rosa!

Bonjour, Mademoiselle Mireille!

Ça va?

Ça va!

Au revoir!

Au revoir Mademoiselle!

Vous voyez,

elle parle français.

Maintenant,

elle va rencontrer Colette

et des amis de Colette.

Ils vont parler français

Mireille!

Tiens! Colette!

Bonjour!

Bonjour! Bonjour! Bonjour! Bonjour! Bonjour!

Où est-ce que tu vas?

Je vais à la fac.

Je suis pressée.

Au revoir!

Au revoir! Au revoir! Au revoir! Au revoir!

Vous voyez,

Ils parlent français.

Maintenant,

elle va rencontrer

Hubert.

Ils vont parler français.

Tiens! Hubert!

Salut! Ça va?

Pas mal

et toi?

 

Ça va!

Où vas-tu comme ça?

A la fac, et toi?

Ah... moi,

je ne vais pas à la fac....

Ah Bon!

Bon, excuse-moi,

je suis en retard.

Au revoir!

Vous voyez,

Ils parlent français.

Maintenant,

elle va rencontrer

un autre ami,

Ousmane.

Ils vont parler français.

Tiens, Ousmane

Bonjour! Tu vas bien?

Oui, oui, je vais bien, merci, et toi?

Ça va!

Où est ce que tu vas?

Je vais à la bibli,

et toi?

Je vais à la fac.

Salut!

Salut!

Vous voyez,

ils parlent français

Et maintenant,

elle va rencontrer

deux amis,

Marc et Catherine.

Ils vont parler français.

Tiens, regarde, c'est Mireille

Salut!

Ça va vous deux?

Ça va et toi?

Vous allez où , comme ça?

Nous allons au restau-U

Déjà?

Ben, bon appétit alors!

Merci!

Salut!

Salut!

Salut!

Vous voyez,

Ils parlent français!

Et maintenant, regardez!

elle va rencontrer

un vieux professeur.

Et ils vont parler français.

Tiens!

Bonjour, Mademoiselle Belleau!

Comment allez-vous?

Je vais bien, merci!

Et vous-même... vous allez bien

Je vais bien.

Je vais bien. Merci!

Au revoir, Mademoiselle!

Au revoir, Monsieur!

Vous voyez,

ils parlent Français!

Et maintenant,

elle va rencontrer

une dame.

Sa tante,

Tante Georgette!

Elles vont parler français.

Ah... Bonjour, ma petite Mireille...

Comment vas-tu?

Ça va merci et toi, ça va?

Oh, moi...

pas trop bien!

Qu’est-ce qu'il y a?

Ça ne va pas?

Tu es malade?

Non, je ne suis pas malade...

Non, je...

Ça ne va pas fort!

Je suis fatiguée.

Oh, ça va aller mieux.

Et toi mon petit Fido...

Comment tu vas?

Tu vas bien, toi?

Tu n’es pas fatigué, hein?

Oh, tu es un gentil toutou.

Tu vas très bien.

Oh, lui, la santé ça va!

il [n]'est pas fatigué,

lui.

Oh la la! Je vais être en retard!

Au revoir, tante Georgette

Mais... où vas-tu?

A la fac.

Je vais être en retard,

[allez..].au revoir!

[Au revoir!]

Au revoir, ma petite!

Allez, viens Fido,

viens!

Où va-t-elle?

Où est ce qu’elle va?

Ah... elle va à la fac.

Elle va apprendre l'italien.

Lasciate ogne speranza, voi ch’entrate...

Elle va apprendre l’italien.

 

Leçon 03

 

Bonjour Mademoiselle!

Bonjour!

Bonjour Madame!

Bonjour!

Bonjour Monsieur!

Bonjour Mesdames!

Bonjour Mesdemoiselles!

Bonjour Messieurs!

Je suis le professeur.

Nous allons apprendre le français.

Vous êtes d'accord?

Tout le monde a compris?

Bah oui,

vous êtes le professeur.

nous sommes les étudiants

et nous allons apprendre le français!

Oh! Mais vous parlez français!

Vous êtes français?

Non!

Mais vous savez le français...

Un petit peu...

Ah bon!

Alors, écoutez bien!

Nous allons apprendre le français.

D'accord?

Et pour apprendre le français,

nous allons

inventer

une histoire.

Une histoire?

Oui, une histoire!

Une histoire comme

l'histoire de Babar,

comme l'histoire d'Astérix,

une histoire comme

l'histoire de Pierre et le loup,

une histoire comme

l'histoire de Renard et du Loup,

une histoire comme

l'histoire du Petit Chaperon Rouge...

Nous allons inventer une histoire...

Pour quoi faire?

Nous allons inventer une histoire

pour apprendre le français.

Nous allons inventer une histoire

parce que

ça va être utile

pour apprendre le français.

Ça va être utile?

Oui, bien sûr.

Ça va être utile...

...pour apprendre le français?

Mais oui!

Inventer une histoire

ça va être utile

pour apprendre le français.

Bon alors, c'est d'accord:

nous allons inventer une histoire.

Oui... Mais...

qui va inventer l'histoire?

Vous ou nous?

Qui est-ce qui va inventer l'histoire?

Mais nous!

Vous!

Et moi!

Moi, je vais proposer l'histoire...

Et nous, alors?

Et bien vous,

vous allez inventer l'histoire

avec moi.

Nous allons inventer l'histoire ensemble,

vous et moi,

ensemble!

D'accord!

D'accord!

D'accord?

D'accord!

Bon!

 

Alors, nous allons inventer

une histoire.

Une his-toi-re...

L'histoire d'un éléphant?

Non!

L'histoire d'un homme et d'une femme?

L'histoire de Hansel et Gretel?

L'histoire de Paul et Virginie?

Non! Ecoutez...

Ça va être l'histoire de deux jeunes gens.

L'histoire de deux jeunes gens?

Oui, l'histoire de deux jeunes gens...

L'histoire d'un jeune homme...

et d'une jeune fille.

D'accord?

Pourquoi pas?

Bon! Très bien!

Ça va être l'histoire d'un jeune homme

et d'une jeune fille.

Qu'est-ce que le jeune homme va être?

Est-ce que le jeune homme va être italien?

Buongiorno,

Come va

Non, pas italien!

Non? Le jeune homme ne va pas être italien?

Qu'est-ce qu'il va être, alors?

Est-ce qu'il va être espagnol?

Hola, qué tal?

Non!

Alors, qu'est-ce qu'il va être?

Est-ce qu'il va être anglais?

Why not?

Non!

Non? Il ne va pas être anglais?

Alors,

Qu'est ce qu'il va être?

Est-ce qu'il va être japonais?

Something in japanese

Non!

Non? Il ne va pas être japonais?

Alors, qu’est-ce qu’il va être?

Il va être norvégien?

Something in norwegian?

Non!

Non? Il ne va pas être norvégien?

Alors, qu’est-ce qu’il va être?

Américain?

Si vous voulez...

Bon! Très bien!

Le jeune homme va être américain.

Le jeune homme va être américain.

Et la jeune fille,

qu’est-ce qu’elle va être?

Est-ce qu’elle va être américaine?

Non.

Est-ce qu’elle va être norvégienne?

Something in norwegian.

Est-ce qu’elle va être japonaise?

Something in japanese

Est-ce qu’elle va être anglaise?

Hello!

Est-ce qu’elle va être française?

Française!

Oui, c’est ça!

La jeune fille va être française.

Pour aprendre le français,

une jeune fille française

ça va être utile.

D’accord?

La jeune fille va être française.

Pourquoi est-ce que la jeune fillle va être française?

Parce que ça va être utile

pour apprendre le français.

Pour apprendre le français,

nous allons inventer une histoire.

Ça va être l’histoire de deux jeunes gens...

... un jeune homme

et une une jeune fille.

La jeune fille va être française.

Et le jeune homme va être américain.

Les deux jeunes gens

vont avoir des amis.

Ils vont avoir beaucoup d’amis.

Nous allons choisir des amis

pour les deux jeunes gens.

Nous allons inventer des aventures...

des voyages...

Nous allons discuter tout ça,

ensemble...

vous et moi.

Ça va être un jeu!

Ça va être amusant.

Espérons...

Espérons que ça va être amusant!

Mais oui,

ça va être amusant!

Bien sûr!

Ça va être amusant...

et utile...

... pour apprendre le français!

C’est ça!

Ça va être amusant

et ça va être utile

pour apprendre le français.

 

Leçon 04

 

Bonjour, Mesdames,

bonjour, Mesdemoiselles,

bonjour, Messieurs.

Nous allons apprendre le français!

Et pour apprendre le français...

Nous allons

inventer

une histoire...

C’est ça!

Très bien!

Nous allons

inventer

une histoire!

Nous allons inventer une histoire

avec une jeune fille française

un jeune homme américain...

des amis.

Des amis français,

japonais,

anglais,

italiens,

beaucoup d’amis.

Des aventures,

des voyages,

ça va être un véritable roman...

...un roman en collaboration,

un roman collectif.

Parce que

nous allons inventer ça

ensemble.

Vous et moi.

Vous aimez les romans?

Oui... enfin...ça dépend...

Vous aimez les romans d’amour?

Ah non! Je n’aime pas les romans d’amour!

Je déteste ça!

Ah bon!

Vous n’aimez pas les romans d’amour!

Qu’est ce que vous aimez?

Vous aimez les romans d’aventures?

Les romans fantastiques?

Les romans d’anticipation?

Ah non! Je n’aime pas ça!

Vous préférez les romans policiers ?

Oui!

Et vous Mademoiselle?

Vous aimez les romans policiers?

Non!

Vous aimez

les romans d’amour

Non!

Non? Vous n’aimez pas les romans d’amour non plus!

Vous aimez...

les romans d’aventures?

Non!

Non?

Mais alors...

vous aimez...

les romans d’anticipation?

Non!

Non

Mais alors... mais alors...

vous n’aimez pas les romans?

Non!

Ah bon!

Vous n’aimez pas les romans!

Vous préférez le cinéma?

Oui.

Moi aussi,

je préfère le cinéma.

Qu’est ce que vous préférez?

Les films suédois?

...les films japonais?

.. les comédies anglaises?

...les comédies italiennes?

...les comédies musicales américaines?

Vous n’aimez pas les comédies?

Moi non plus,

je n’aime pas les comédies.

Je préfère les tragédies...

les drames...

J’adore les histoires de crime!

...avec beaucoup de victimes.

Moi aussi, j’adore les histoires de crime!

Est-ce qu’on va avoir un crime dans l’histoire?

Un crime...

Bah... Je ne sais pas...

Peut-être...

On va voir.

Voyons!

Continuons

l’invention de l’histoire.

Voyons!

Commençons par le jeune homme.

Il est américain.

Il arrive en France.

Il est à l’aéroport.

Il passe la police.

Passeport?

Allez-y!

Vous pouvez passer.

Vous pouvez passer.

Maintenant il est à la douane

avec deux autres jeunes gens.

Vous êtes français tous les trois?

Non! Mademoiselle et moi nous sommes américains.

Ah! Vous parlez anglais?

Bien sûr... puisque nous sommes américains.

Et vous?

Vous êtes américain aussi?

Non! Eux, ils sont américains,

mais moi, je suis brésilien.

Vous n’avez rien à déclarer?

Non. Non. Non.

C’est bon!

Vous pouvez passer.

Allez-y!

Passez!

C’est vrai que tu es brésilien?

Bien sûr!

Pourquoi pas!

Où vas-tu?

A la Cité Universitaire.

A la maison brésilienne.

Il y a une maison brésilienne à la Cité?

Bien sûr! Il y a une maison brésilienne pour les étudiants brésiliens.

Et une maison américaine pour les américains!

Evidemment!

C’est là où (que?)vous allez?

Oui! Et toi, tu vas à la maison américaine?

Non! Moi, je ne vais pas à la Cité.

Je vais au Quartier Latin...

Vous prenez un taxi?

Non! Le bus ou le train.

Et toi?

Je vais prendre un taxi.

Bon!

Au revoir!

Salut, [au revoir!]

Salut!

 

Leçon 05

 

Bonjour Mesdames,

bonjour Mesdemoiselles,

bonjour Messieurs!

Continuons

l’invention de l’histoire.

D'abord,

il faut

donner un prénom

aux jeunes gens.

Bah! Pourquoi?

Pourquoi?

Mais c’est élémentaire

mon cher Watson!

Il faut donner un prénom

aux jeunes gens

parce que

tout le monde a un prénom.

Moi,

j’ai un prénom.

Mon prénom,

c’est Pierre.

Vous,

vous avez un prénom.

C’est quoi, votre prénom?

Michael.

Eh bien,

vous voyez!

Il a un prénom!

Vous aussi, vous avez un prénom?

C’est quoi, votre prénom?

Julia.

Vous voyez!

Elle aussi,

elle a un prénom!

Tout le monde a un prénom,

moi,

elle,

lui....

Tout le monde

a un prénom.

Mais

les jeunes gens de l’histoire

n’ont pas de prénom!

Ça ne va pas!

Ce n’est pas possible!

Il faut

donner

un prénom aux jeunes gens...

parce que

ce n’est pas facile

de raconter une histoire

sans prénoms.

Alors,

donnons

un prénom aux jeunes gens!

Voyons,

la jeune fille d’abord.

Ça va être quoi,

son prénom?

Ethel.

Ah... Euh... non!

C’est un joli prénom,

mais ça ne va pas,

c’est un prénom américain

la jeune fille est française.

Il faut un prénom français!

Écoutez,

le prénom de la jeune fille

va être

Mireille.

Bah! Pourquoi?

Parce que c’est un joli prénom....

Hein,

Mireille,

c’est joli?

C’est un joli prénom.

Et puis,

ce n’est pas facile

à prononcer.

Tenez,

essayez,

dites

"Mireille".

Prononcez

"Mireille"...

allez...

allez-y....

...Mireille ...

Ecoutez

"Mireille".

Allez-y!

Essayez!

Mir ... Mireille ...

Vous voyez,

ce n’est pas facile à prononcer.

C’est un joli prénom...

mais, il n’est pas facile à prononcer.

Le prénom

du jeune homme

va être Robert.

Euh ....

Non, non, non, non,

pas de discussion,

c’est décidé!

Le prénom du jeune homme

va être Robert.

Pourquoi?

D’abord,

parce que c’est un prénom

à la fois français

et américain:

c’est un prénom français,

et c’est aussi un prénom américain.

C’est un prénom

à la fois français et américain.

Et puis,

il n’est pas facile à prononcer non plus.

Robert...

ce n’est pas facile à prononcer.

Bon,

maintenant

les deux jeunes gens de l’histoire

ont un prénom.

Le prénom de la jeune fille c’est ...

Ethel!

Ah! Ce n’est pas Ethel,

c’est Mireille.

Ah, bon, Mireille,

si vous voulez.

Et le prénom du jeune homme

c’est ...

Robert!

Non!

Robert!

Robert!

Non! Robert!

Robert!

Bon!

Maintenant,

il faut donner une famille

aux jeunes gens.

D’abord,

donnons une famille

à la jeune fille.

Voyons!

Est-ce que la famille de Mireille va être

pauvre?

Non!

Est-ce que la famille de Mireille va être

riche alors?

Non!

Bon,

alors, la famille de Mireille

n’est pas pauvre...

...mais elle n’est pas riche non plus.

Ce n’est pas une famille pauvre...

... ce n’est pas une famille riche

non plus!

C’est une famille...

aisée.

Voyons maintenant!

Est-ce que Mireille va avoir

une mère?

Oui!

Est-ce qu’elle va avoir

un père?

Oui!

Bon, alors c’est entendu.

La famille de Mireille n’est pas pauvre...

Elle n’est pas riche non plus.

C’est une famille aisée.

Mireille a un père

et une mère.

Le père et la mère de Mireille

travaillent.

Ils travaillent

tous les deux.

Le père de Mireille travaille

chez Renault.

Il est ingénieur

chez Renault,

et sa mère...

... elle est chef de service

au Ministère de la Santé.

Mireille a deux sœurs:

Cécile est plus âgée,

elle a vingt-trois ans.,

Elle est mariée.

Marie-Laure est plus jeune...

beaucoup plus jeune,

elle a dix ans...

Elle est mariée, Marie-Laure?

Non!

Evidemment!

Elle est trop jeune

pour être mariée.

Voyons!

Le père et la mère de Mireille ont

combien d’enfants?

Trois!

Ils ont trois enfants!

Trois filles

ou trois garçons?

Trois filles!

Bon!

Maintenant,

donnons une famille à Robert.

Voyons,

est-ce que Robert va avoir une mère?

Oui!

Est-ce qu’il va avoir un père?

Oui!

Bon! Alors Robert a une mère...

... et un père!

Les parents de Robert

ont de l’argent;

ils sont même assez riches.

Robert n’a pas de sœurs.

et Il n’a pas de frères non plus:

il est fils unique.

Les parents de Robert sont divorcés.

Son père n’est pas remarié;

sa mère est remariée.

Pauvre Robert!

Fils unique,

parents divorcés,

mère remariée....

Il va peut-être avoir des complexes....

Ah, très bien!

J’adore ça!

Parlons des complexes de Robert!

Vous voulez parler des complexes de Robert?

Ah, oui!

Pourquoi?

Parce que ça va être amusant

... et utile ...

pour apprendre le français.

Vous croyez?

Peut-être ... peut-être ...

mais pas aujourd’hui, hein....

Nous n’avons pas le temps!

Une autre fois!

 

Leçon 06

 

Bonjour Mesdames,

bonjour Mesdemoiselles,

bonjour Messieurs!

Aujourd’hui,

nous allons faire le portrait

de la jeune fille de l’histoire.

D’accord?

Si vous voulez....

C’est vous le professeur!

Vous décidez!

Ah, mais non... non... non!

Moi, je propose ...

mais nous discutons

et nous décidons ensemble.

Voyons.

Essayons.

Bon, alors, dans l’histoire,

nous allons avoir une jeune fille...

...pas une vieille dame,

pas une jeune femme,

pas une petite fille,

mais une jeune fille....

D’accord?

Cette jeune fille va être...

... indienne...

Indienne?

Mais non!

Elle ne va pas être indienne!

Elle va être...

... française, bien sûr!

C’est ça!

Elle va être française!

C’est décidé!

Et... c’est quoi son prénom?

Ethel!

Non, non, non, non!

Son prénom n’est pas Ethel!

Mais, c’est un joli prénom...

Peut-être... oui...

c’est un très joli prénom,

mais ce n’est pas un prénom français!

Non, le prénom de la jeune fille va être...

... Mireille!

C’est ça!

Son prénom va être Mireille!

Ça aussi c’est décidé!

Alors, commençons...

... par son portrait physique.

D’abord, est-ce qu’elle va être

grande ou petite?

Petite ou grande?

Grande!

Petite!

Disons qu’elle va être

plutôt petite.

Pas petite, petite, petite...

mais pas très grande non plus!

Plutôt petite.

Est-ce qu’elle a l’air costaud?

Non, elle est plutôt petite

et elle a l’air fragile.

Elle a l’air fragile

mais, en réalité,

elle n’est pas fragile du tout....

Elle n’est pas malade....

Où est-ce que sa mère travaille?

Vous vous rappelez?

Au Ministère de la Santé!

Elle est chef de service.

Oui! Alors, vous pensez bien qu’avec une mère

qui travaille au Ministère de la Santé....

Mireille est en bonne santé.

En fait, sa santé est excellente.

Elle est même très sportive,

elle fait beaucoup de sport...

elle fait du karaté,

elle fait du vélo,

elle fait du ski,

elle fait du tennis,

elle fait du cheval,

elle fait du patin à glace,

elle fait du canoë,

elle fait du deltaplane,

elle fait de la voile,

elle fait de la planche à voile,

elle fait de la natation,

elle fait de l’escrime,

elle fait de l’alpinisme,

elle fait de l’athlétisme....

Tout, quoi!

C’est vraiment la fille sportive!

Est-ce qu’elle va être... ...

mince

ou un peu forte?

Mince, évidemment,

puisqu’elle a l’air fragile!

Voyons le cou maintenant.

Attention le cou c’est très délicat.

Est-ce qu’elle va avoir le cou long

ou court?

Disons qu’elle va avoir le cou...

plutôt long

et mince.

Et la taille?

Est-ce qu’elle va avoir la taille

fine

ou épaisse? ...

Elle a la taille fine!

Et les doigts?

Est-ce qu’elle va avoir les doigts

courts et épais,

ou longs et fins?

... Elle a les doigts longs et fins.

Elle a aussi ...

... les jambes

longues et fines.

Elle a les doigts

longs et fins

et les jambes

longues et fines.

Voyons le visage, maintenant.

Est-ce qu’elle va avoir le visage ovale

... allongé

... rond

... carré?

Qu’est ce que vous préférez?

... Ovale? Bon!

Est-ce qu’elle va être blonde,

brune,

rousse,

ou châtain?

Qu’est ce que vous préférez?

Vous ne savez pas,

vous n’avez pas de préférences?

Bon.... alors, elle va être blonde.

Dommage!

Pourquoi?

Parce que moi, je préfère les brunes....

J’aime les cheveux noirs

ou alors... roux...

Tant pis pour vous!

Elle est blonde

et va rester blonde!

Maintenant, est-ce qu’elle va avoir les cheveux

longs

ou courts?

Qu’est-ce que vous préférez?

Courts ou longs?

Longs!

Les cheveux longs?

Très bien!

Je suis d’accord!

Elle va avoir...les cheveux blonds et longs.

Les yeux, maintenant?

Est-ce qu’elle va avoir les yeux

... noirs?

Est-ce qu’elle va avoir les yeux

... marron?

Est-ce qu’elle va avoir les yeux

... gris?

Ou verts?

Ou bien est-ce qu’elle va avoir les yeux

... bleus?

Les yeux bleus!

Bleus?

Bon, c’est d’accord.

Elle va avoir les yeux bleus,

les deux.

Vous êtes d’accord?

D’accord!

Bon, voilà le portrait physique de Mireille:

elle est plutôt petite,

elle a l’air fragile,

mais sa santé est excellente,

et elle est très sportive;

elle est mince,

elle a le visage ovale,

les cheveux blonds,

et les yeux bleus.

Maintenant, faisons le portrait moral de Mireille.

Comment est-elle au moral?

Voyons!

D’abord, elle est vive.

Elle a l’esprit rapide.

Franchement, Mireille,

c’est la plus intelligence des trois.

Oui, elle a l’esprit vif,

elle est très raisonnable,

elle est très sociable ...

un peu moqueuse, peut-être...

Ma sœur?

Bon, ben disons...

euh... disons qu’elle est souvent moqueuse.

... mais elle n’est pas méchante du tout

et elle a très bon caractère.

Elle, bon caractère?

Oh là là! Ça non alors!

 

Leçon 07

 

Bonjour, Mesdames!

Bonjour, Mesdemoiselles!

Bonjour, Messieurs!

Aujourd' hui, nous allons faire le portrait

du jeune homme de l’histoire, Robert.

C’est un Américain,

c'est un garçon solide.

Vous voulez dire qu’il est gros?

Mais non, pas du tout!

Il n'est pas gros, non.

Il est solide,

robuste,

costaud,

il n’est pas gros du tout.

Obélix est gros:

il a un gros ventre.

Mais Robert n’a pas de ventre;

il n'a pas de ventre du tout;

en fait, il est plutôt mince.

Il mesure un mètre 70,

un mètre 71,

et il pèse exactement 70 kilos.

Il est plus grand que Mireille.

Mireille fait un mètre 63,

un mètre 64, peut-être,

pas plus.

Avec ses un mètre 70,

Robert est plus grand qu’elle;

ou, si vous préférez,

elle est moins grande que lui,

elle est plus petite que lui.

Il est très sportif:

il fait du ski nautique,

il fait du surfing, du polo,

du football

(américain, bien sûr,

puisqu'il est américain),

il fait du basket, du volley,

du hand, du hockey,

du patin à roulettes....

C’est tout?

Ben, oui!

il faut lui laisser un peu de temps

pour travailler.

Ou pour faire la sieste....

Revenons à son portrait physique.

Il est mince

mais c'est un garçon solide:

il a les épaules larges et carrées;

il a le menton carré.

Maintenant,

est-ce qu’il est blond,

roux,

châtain,

ou brun?

Qu'est-ce que vous préférez, Madame?

Un Robert blond?

Blond!

Ah, c’est dommage,

c'est dommage,

parce que je crois que Robert

va être brun.

Oui, il est brun,

il a les cheveux noirs.

Moi, je préfère les cheveux blancs,

ou gris....hm,

c’est plus sérieux,

plus distingué!

Oui, c’est vrai!

Les cheveux gris,

c'est très distingué!

Mais pas pour Robert,

voyons,

c'est un jeune homme.

Il a les cheveux noirs.

Et les sourcils...

est-ce qui'il va avoir les sourcils bruns,

roux

ou blonds?

Blonds!

Des sourcils blonds avec des cheveux noirs?

Mais non, madame,

mais non!

Ça ne va pas!

Ça ne va pas du tout!

Avec des cheveux noirs,

il faut des sourcils noirs!

C'est élémentaire, voyons.

Dommage!

Oui, madame, c’est dommage

mais c'est comme ça.

Robert va avoir les sourcils noirs...

noirs!

Noirs et minces,

ou épais?

Épais!

C'est un garçon solide!

Très bien.

Robert va avoir les sourcils noirs

et épais,

enfin,

assez épais.

Maintenant,

est-ce que Robert va avoir une moustache?

Vous préférez Robert avec

ou sans moustache?

Qu'est-ce que vous préférez?

Avec ou sans?

Sans.

Très bien.

C'est entendu.

Robert ne va pas avoir de moustache,

mais...

est-ce qu'il va avoir une barbe?

Qu'est-ce que vous préférez?

Avec ou sans?

Alors,...

qu'est-ce que vous décidez?

Une barbe ou pas de barbe?

Pas de barbe!

Pas de barbe?

Bon.

C'est entendu!

Robert ne va pas avoir de barbe.

Et les yeux?

Est-ce que Robert va avoir les yeux bleus?

Noirs? . . .

Pas vraiment!

Il va avoir les yeux marron.

Alors voilà!

Robert n’a pas de ventre,

pas de barbe,

pas de moustache,

pas de cheveux blancs,

mais il a les épaules larges,

les cheveux noirs,

les sourcils noirs,

les yeux marron.

Voilà pour le physique.

Au moral, maintenant....

Voyons...

Est-ce qu’il va avoir l’esprit vif,

lui aussi?

Non, il va être stupide.

Oh, non!

Il va être intelligent.

Il va avoir l’esprit vif, lui aussi....

Un peu moins vif que Mireille,

si vous voulez,

mais il ne va pas être stupide, non!

Il est sociable,

mais il parle moins que Mireille;

il est aussi moins moqueur qu’elle.

Mireille est très moqueuse.

Ça oui, alors!...

Robert est moins moqueur,

il est plus indulgent.

En somme, ils sont très différents:

Mireille est plutôt petite,

Robert est plus grand.

Elle est blonde,

il est brun.

Elle fait du patin à glace,

il fait du patin à roulettes.

Elle a les yeux bleus,

il a les yeux marron.

Elle est très moqueuse,

il est moins moqueur.

Elle est très vive,

il est plus calme.

Qu’est-ce que leur rencontre va donner?

Ah !. . .

parce que vous croyez que dans l’histoire

le jeune homme va rencontrer la jeune fille!

Oui, peut-être.

Le jeune homme va rencontrer la jeune fille ou...

la jeune fille va rencontrer le jeune homme.

Tout est possible!

Qu'est-ce que vous croyez que leur rencontre va donner?

Est-ce que ça va donner...

quelque chose comme ça...

ou bien est-ce que ça va donner quelque chose comme ça...

ou bien est-ce que ça va donner quelque chose comme ça...

ou bien est-ce que ça va donner quelque chose comme ça:

Petit imbécile!

Espèce d'idiote!

Non, mais...

Ça ne va pas, non?

Non...

Tout est possible.

Le hasard est si grand...

 

Leçon 08

 

Bonjour, Mesdames!

Bonjour Mesdemoiselles!

Bonjour Messieurs!

Aujourd'hui nous allons étudier la 

famille de Mireille.

D'abord nous allons étudier son arbre généalogique.

Regardez...

ceci est un arbre...

ça aussi c'est un arbre...

ça aussi c'est un arbre...

c'est un arbre mort.

Ça aussi c'est un arbre,

c'est un arbre de Noël.

Et ça,

c'est un arbre aussi

mais c'est un arbre généalogique.

C'est l'arbre généalogique de 

Mireille.

Voyons,

où est-elle?

Vous voyez Mireille?

Ah...la voilà!...

Étudions la généalogie de Mireille.

Commençons avec Adolphe Belleau.

En 1912 (mille neuf cent douze), 

Adolphe Belleau

épouse Eugénie Daubois.

Ils ont deux enfants: Casimir et |

Anatole.

En 1937 (mille neuf cent trente sept),

Anatole épouse Jeanne Langlois.

Ils ont cinq enfants: deux filles,

Georgette et Paulette,

et trois garçons,

François, Armand, et Guillaume.

En 1964 (mille neuf cent soixante 

quatre), François Belleau

épouse Madeleine Pothier.

Ils ont trois enfants,

trois filles: Cécile, Mireille, et Marie-Laure.

Si vous examinez l’arbre 

généalogique,

vous voyez que Mireille est la fille de François

et Madeleine Belleau;

de même,

Cécile est la fille de François et 

Madeleine Belleau

et Marie Laure

est aussi la fille de François

et Madeleine Belleau.

Maintenant prenez Yvonne.

De qui Yvonne est-elle la fille?...

Yvonne est la fille d'Armand et 

Arlette Belleau.

Revenons à Mireille.

Mireille est la fille de François,

la petite-fille d’Anatole

et l’arrière-petite-fille d’Adolphe Belleau.

Prenons Georges, maintenant.

Georges est le fils d’Armand et d'Arlette Belleau,

le petit-fils d’Anatole,

et l’arrière-petit-fils d’Adolphe.

Étudions la famille maternelle de Mireille.

Mireille a une mère.

C'est qui, la mère de Mireille?

C'est Madeleine Belleau.

Maintenant,

qui est Louise Pothier?

C'est la mère de Madeleine

et la grand-mère de Mireille.

Et qui est Lucie Pothier?

C'est la mère de Léon Pothier,

la grand-mère de Madeleine Belleau

et l'arrière-grand-mère de Mireille.

Qui est Édouard Pothier?

C'est le père de Léon Pothier,

le grand-père de Madeleine Pothier

et l'arrière-grand-père de Mireille.

Maintenant regardez Cécile...

et Marie-Laure.

Ce sont les sœurs de Mireille, d' accord?

Et Sophie,

Sophie Pothier?

Est-ce que c'est la sœur de Mireille?

Non, ce n'est pas sa sœur.

C'est sa cousine.

Et Philippe Pothier,

c'est le frère de Mireille?

Non,

c'est le frère de Sophie,

mais ce n'est pas le frère de Mireille;

c'est son cousin.

Regardez Henri Pothier.

C'est le père de Sophie.

Est-ce que c'est le père de Mireille?

Non, c'est son oncle.

Et Juliette Pothier est la mère de Sophie

et la tante de Mireille.

Vous voulez rencontrer la famille de Mireille?

Eh bien,

nous allons essayer.

Mademoiselle!...

Mademoiselle!...

Mademoiselle, vous pouvez nous présenter votre famille?

Ma famille?

Oui. . .

ça ne vous ennuie pas?

Mais, non!

Oui, oui..

si vous voulez.

Presque tout le monde est là.

Euh… Commençons par mes parents.

Papa! Maman! . . .

Voilà mon père et ma mère.

Voilà ma sœur Cécile et son mari Jean-Denis . . .

tout le monde dit qu'elle me ressemble.

Marie-Laure!

Quoi?

Viens!

Oh...écoute,

je suis occupée!

Marie-Laure,

je te dis de venir tout de suite!

Quoi,

qu' est-ce qu' il y a?

Dis bonjour ....

Voilà, c’est ma petite sœur,

Marie-Laure...

Mon cousin Georges

et ma cousine Yvonne.

Là-bas,

c’est ma grand-tante Amélie.

Elle a 70 ans.

Elle est veuve.

Son mari est mort à la guerre, en 40.

Euh!... du temps de mon pauvre mari!

À côté,

c’est mon grand-oncle Casimir.

Il a 85 ans.

Il est veuf.

Sa femme est morte d’un cancer.

Ça, c’est Tonton Guillaume,

un frère de Papa.

Il a 54 ans.

Il ne travaille pas.

Il a de la fortune, comme dit ma tante Georgette.

Il a des loisirs....

et il est toujours en vacances.

C'est bien ça,

c'est agréable d'avoir de l'argent.

Il a de la chance, ce tonton Guillaume!

N'est-ce pas?

Il a des relations,

beaucoup de relations.

C'est utile, les relations.

Il n'a pas d'enfants.

Il est marié?

Non, il est célibataire...

mais il adore les enfants,

surtout Marie-Laure.

Guillaume est extraordinaire! Il trouve toujours du temps pour les enfants.

Oui, oui, je sais . . .

et il arrive toujours avec des chocolats,

des cadeaux....

hmm, c’est facile,

quand on a de l’argent!

Ça, c’est ma tante Georgette.

Une sœur de Papa.

Elle a 59 ans.

Je crois qu’elle n’a pas beaucoup d’argent.

Elle n'est pas mariée.

Elle est célibataire, elle aussi.

Heureusement,

parce qu’elle déteste les enfants!

Même ses neveux et nièces!

Elle trouve tous les enfants agaçants et fatigants.

Mais au fond, elle est très gentille

et moi, je l’aime beaucoup!

Ben, voilà!

Ma tante Paulette et mon oncle Victor ne sont pas là.

Mes grands-parents non plus.

Grand-père ne va pas très bien.

Mais...

je pourrais vous montrer des photos,

si vous voulez.

Marie-Laure!

Quoi?

Qu’est-ce qu’il y a encore?

Va chercher mon album!

Oh, tu m’embêtes!

Tu ne peux pas aller le chercher toi-même?

Ça, c’est moi à 6 ans.

Ça, c’est moi à 6 mois!

Ça, c’est l’annonce de ma naissance,

dans le Figaro

Ça, c’est l’annonce de la naissance d’Hubert.

C’est un ami.

Nous avons exactement le même âge:

nous sommes nés le même jour.

C’est le faire-part de la naissance de Marie-Laure.

Et ça, qui est-ce?

Ça c’est Sophie,

ma cousine, du côté de Maman,

une Pothier.

Ah, oui, la sœur de Philippe?

C’est ça!

Et comment est-elle?

Elle est sympathique, la petite cousine?

Ouais, enfin...

elle est gentille.

Mais je préfère mes cousins Belleau,

surtout Georges.

Elle n’est pas mal, ta cousine!

Elle a quel âge?

Elle a dix-sept ans.. .

et un sale caractère, je te préviens!

C’est vrai?

Ça,

c'est Marie-Laure en tutu.

Ça, c’est ma tante Georgette avec son toutou.

Fido, il s' appelle...

Ce sont mes parents...

et ça c'est ma grand-mère.

Ça, c'est mon grand-père.

Ça, c’est mon arrière-grand-père.

Ça, c’est mon arrière-arrière-grand-père.

Ça, c’est mon arrière-arrière-arrière . . .

grand-père;

et ça c'est mon arrière- arrière- arrière- arrière- grand-père:

Monsieur de Cro-Magnon!

D’ailleurs, il lui ressemble,

vous ne trouvez pas?

 

Leçon 09

 

Il y a deux ans,

les vacances d'été,

à Belle-Ile-en-Mer,

en Bretagne.

Il pleut.

Mireille, Cécile, Marie-Laure,

leur cousin Georges

et leur cousine Yvonne

sont seuls

dans une maison

louée en commun par les deux familles.

Pfff... C'est bien notre chance

ça fait trois jours qu'il pleut.

Elle est belle votre Bretagne, hein!

Oui, c'est mortel la mer quand il pleut

Il n'y a rien à faire...

Jouons à la belote.

A la pelote dans la maison?

On n'a pas la place!

Mais non! Bécasse,

à la belote,

pas à la pelote!

Tu es sourde ou quoi!

On ne va pas jouer à la pelote basque en Bretagne!

Mais on peut jouer aux cartes:

à la belote,

au bridge,

au poker,

à l'écarté.

Ce qu'on s'ennuie....

On peut jouer aux échecs

ou aux dames.

On peut jouer aux échecs

ou aux dames,

c'est moins compliqué

Oh non! tout ça c'est mortel

Jouons plutôt à faire des portraits.

Oui, c'est une idée,

jouons aux portraits.

C'est ça, faisons des portraits.

Comment est-ce qu'on fait pour jouer aux portraits?

C'est très facile

Quelqu'un décrit une personne

en trois ou quatre phrases.

Euh... par exemple... euh...

Elle est grande...

Elle a un oeil bleu...

Elle a un oeil gris...

Elle est très gentille...

Et puis les autres devinent qui c'est.

Qui c'est?

Qui?

Grande avec un œil bleu,

un œil gris et très gentille...

Ben, je ne sais pas...

C'est personne!

Elle n'existe pas!

C'est un exemple!

Ah bon!

On invente des personnes qui n'existent pas?

Mais non! Ce que tu peux être bête!

Quand on joue on prend des personnes qui existent.

Evidemment,

sinon on ne peut pas deviner.

Bon, allons-y,

commençons!

On commence par des gens de la famille.

Qui est-ce qui commence?

Allez, à toi Yvonne,

tu commences!

Non, pas moi,

je n'ai pas d'idée.

Mais si voyons ce n'est pas difficile.

Tu prends quelqu'un de la famille.

N'importe qui.

Attends, je cherche, voyons...

Ah, ça y est, je sais...

Il est grand,

il a les cheveux gris et courts,

il est toujours bronzé.

Il a bon caractère.

Il est toujours de bonne humeur.

Il est très généreux,

il fait toujours des cadeaux,

il adore les...

Tonton Guillaume!

C'est trop facile!

Qu'est-ce qu'il aime Tonton Guillaume?

Ben, les enfants, bécasse!

Allez, c'est à moi, maintenant!

C'est mon tour.

Le nez fin et pointu

les lèvres minces

les dents pointues

et la voix pointue

"Ah, ce qu'il est agaçant ce gamin!"

Tante Georgette!

Bon, à moi, maintenant!

Le grand sportif,

très fier de ses performances... passées:

à la course,

aux cent mètres,

quatre-cents mètres,

au marathon,

au saut en hauteur,

au saut à la perche.

Enfin, l'athlète parfait quoi...

Ne manque jamais un événement sportif...

comme spectateur...

à la télé, évidemment!

Et il joue même au tennis...

une fois par an...

Oh la la... ce qu'elle est méchante!

C'est Papa!

Ben... évidemment, c'est ton père!

Bon, à moi!

L'air distingué,

les mains fines,

les yeux bleus,

les cheveux blonds,

tout le portrait de sa deuxième fille!

Mmmm! Qu'il est galant, le petit cousin.

Bon! On va pas dire qui c'est.

Si! Si!

On dit qui c'est!

Qui c'est, qui c'est

Ce n'est pas important.

Ce qui est important,

c'est le goûter.

Il est quatre heures.

Plus de quatre heures.

Allons les enfants!

Il est plus de quatre heures.

C'est l'heure du goûter!

Dis! Dis qui c'est!

Oh, mais tais-toi!

Tu es embétante à la fin!

Dis qui c'est!

Je veux savoir qui c'est! Na!

D'abord, tu vas chercher le goûter.

Je ne suis pas ta bonne!

Vas-y,toi!

Ecoute! Tu veux savoir qui c'est?

Oui!

Alors va chercher le goûter!

Ah, ce que tu peux être embêtante!

Elle n'est pas contente,

mais elle y va!

Appporte de l'orangina et de la limonade!

De l'orangina

et de la limonade!

Y'a des petits pains aux raisins!

Et des petits pains aux raisins.

Apporte les galettes bretonnes aussi!

Les galettes bretonnes, hmmm...

Il n'y en a plus!

Si, il en reste!

Mais si, il en reste au moins cinq ou six!

Il n'en reste plus!

Tu es sûre?

Bien sûr que je suis sûre!

Puisque je te le dis!

Ah, tu peux me croire, non?

Mais... bientôt, il ne va plus en rester...

Attention à ce que tu fais!

Oh! C'est malin!

Ce n'est pas ma faute!

Mais, écoute, ce n'est pas grave...

Allez... pleure pas!

Alors... qui c'est, hein

 

Leçon 10

 

Mireille, ses sœurs,

son cousin Georges

et sa cousine Yvonne

sont en vacances en Bretagne.

Il pleut.

Ils jouent aux portraits

pour passer le temps.

Quel temps!

C’est pas vrai!

Ça fait trois jours qu’il pleut!

Dire qu’à Paris, il fait beau!

Ça c’est bien notre chance!

Alors, qui c’est?

Qui?

Tu sais bien,

la personne dans le portrait de Georges,

tout à l’heure:

"L’air distingué,

les mains fines,

les yeux bleus,

les cheveux blonds,

tout le portrait de sa deuxième fille... "

Tu nous embêtes!

Mais je veux savoir qui c’est!

Bon! Regarde Mireille. . . .

Elle a l’air distingué?

Mouais. . .

Est-ce qu’elle a les mains fines?

Mouais. . .

Est-ce qu’elle a les yeux bleus. . .

Oui!

Est-ce qu’elle a les cheveux blonds. . .

Oui, alors, c’est Mireille!

Ce que tu peux être bête!

Écoute: "Tout le portrait de sa deuxième fille". . . .

Est-ce que Mireille a des filles?

Ben, non!

Alors, ce n’est pas Mireille.

C’est quelqu’un

qui a une fille

qui a l’air distingué,

les mains fines,

les yeux bleus,

les cheveux blonds, comme Mireille.

Alors, c’est Maman?

Voilà! C’est ça!

Ah. . .

Alors, on continue?

Oh, ça suffit comme ça!

Oh, non, j’aime bien.

C’est difficile,

mais c’est amusant!

Bon, alors, écoute:

Euh. . . Son œil droit regarde du côté de Brest,

son œil gauche regarde vers. . . Bordeaux!

Oh la la! Ce qu’elle est méchante!

Ce pauvre oncle Victor,

il ne louche presque pas!

Alors c’est qui?

Oncle Victor.

Pourquoi?

Parce que l’oncle Victor louche un peu;

ses yeux ne regardent pas

exactement dans la même direction.

C’est tout.

Bon, à moi, maintenant.

Euh. . . Il a le nez droit,

toujours rasé de près.

Il a même la tête rasée,

sans doute pour cacher qu’il va être chauve. . .

L’oncle Henri!

Il est trop facile, ton portrait.

Bon, à moi maintenant.

Un peu de moustache,

une grande bouche,

mais pas de menton.

Elle parle toujours de son mari défunt:

"Ah, du temps de mon pauvre mari. . . "

Pas la peine de continuer,

c’est la tante Amélie.

Ils sont tous trop faciles, vos portraits.

Je vais faire le suivant.

Attention, ça va être plus difficile! . . .

Les oreilles décollées,

des grosses lunettes,

une barbe énorme,

des moustaches tombantes,

et surtout un nez immense,

monumental. . .

Il n’est pas très joli, ton bonhomme. . .

Je ne vois pas.

Delapierre, notre prof de maths!

Oh, mais, ce n’est pas du jeu!

On ne le connait pas, nous, ton prof de maths!

Il n’est pas de la famille!

Heureusement qu’il n’est pas de la famille!

Il est bête comme ses pieds,

et il n’y a pas plus vache!

Bon, eh bien, moi,

je trouve que ça suffit comme ça.

Ça fait deux heures

qu’on joue à ce jeu idiot. . .

Qu’est-ce qu’on joue au Ciné-Club, ce soir?

Tiens, Marie-Laure,

regarde dans le journal.

Je regarde quoi?

Ce qu’on donne au cinéma ce soir!

Tu es sourde ou quoi?

Regarde s’il y a de nouveaux films.

Ce soir, on joue Le Génie de Claire.

Le Génie de Claire?

Qu’est-ce que c’est que ça?

Mais tu ne sais pas lire?

Ce n’est pas le Génie de Claire,

c’est Le Genou de Claire, idiote!

D’Eric Rohmer.

Tout le monde connaît ça;

c’est un vieux film!

Le genou de Claire. . .

le genou de Claire. . .

Il faut dire que c’est un drôle de titre!

Et pourquoi pas le pied de Claire,

ou la cheville de Claire,

ou l’orteil de Claire?

Salut tout le monde!

Alors, qu’est-ce que vous faites?

Ça fait une heure qu’il ne pleut plus!

Il ne pleut plus?

Ah, non!

Pas possible!

Si, si, je t’assure!

Ça se lève!

Alors, vous venez faire de la voile?

Non, mon vieux,

pas aujourd’hui.

Aujourd’hui, on fait la sieste!

Attendez-moi, Jean-Denis!

Moi, je viens,

si vous voulez!

Oh la la, quelle sportive!

Tiens, prends ton ciré,

ça vaut mieux!

 

Leçon 11

 

Le 28 mai un jeune homme arrive

à l'aéroport Charles de Gaulle.

Il s'appelle Robert.

Il prend un taxi pour aller à Paris.

Il descend dans un petit hôtel du Quartier Latin,

" Le Home Latin".

Maintenant, c'est le 29 mai.

Les deux personnages principaux

de cette fascinante histoire

vont peut-être se rencontrer.

C’est un beau jour de printemps, évidemment.

Il y a une grève d’étudiants,

évidemment.

Mireille étudie à la Sorbonne depuis un an.

Elle fait des études d’histoire de l’art.

En ce moment,

elle vient de sortir de l’Institut d’Art et d’Archéologie,

et elle se repose sur une chaise

au jardin du Luxembourg.

En ce moment,

il est dix heures du matin.

Robert est à Paris depuis la veille.

Il sort de son hôtel.

Il va explorer le Quartier Latin.

Un jeune homme se promène

dans le jardin du Luxembourg.

Il a l’air de s’ennuyer.

Il remarque une très jolie jupe rouge

sur une chaise verte.

Il s’approche.

La jeune fille qui porte la jupe rouge fait semblant de ne pas le voir.

Elle lève les yeux.

Ils sont très bleus.

Son regard se perd dans la contemplation du ciel,

qui est très bleu aussi...

Quel beau temps!

Quel ciel!

Pas un nuage! . . .

Pas un cirrus! . . .

Pas un nimbus! . . .

Pas un stratus! . . .

Pas un cumulus!. . .

Il fait vraiment beau,

vous ne trouvez pas?

. . .

Pas de réponse...

Un peu frais, peut-être. . .

Non?

. . .

Enfin,

il ne fait pas vraiment froid. . . Non,

je ne dis pas ça. . .

Mais il fait moins chaud qu’hier. . .

. . .

Euh...

vous venez souvent ici?

. . .

Moi,

j’aime beaucoup le Luxembourg,

même quand il fait mauvais;

même en hiver,

sous la neige. . .

Au printemps, quand les marronniers sont en fleurs. . .

en été, quand il fait si bon, à l’ombre,

près de la Fontaine Médicis. . .

En automne, quand on ramasse les feuilles mortes à la pelle. . .

Vous me trouvez bête?

. . .

Vous n’êtes pas bavarde, hein!....

J’aime beaucoup ça.

Je n’aime pas les filles qui parlent trop, moi.

. . .

Je ne vous ennuie pas?

. . .

Vous avez une très jolie jupe.

Tenez, je vais vous dire d’où ça vient.

Je ne me trompe jamais. . .

Alors, ces boutons, cette poche,

ça...

ça vient de chez Dior!

. . .

Non? . . .

Ces boutons ne viennent pas de chez Dior?

Bon, alors,

ils viennent de chez Fath?

Non? . . . Alors, euh...

de chez Saint-Laurent?

Ah . . . bon, alors

de chez Courrèges?

De chez Lanvin? Cardin? Givenchy?

Prisunic!

Je m’habille toujours à Prisunic.

Elle est ravissante quand même! . . .

Permettez-moi de me présenter:

je m’appelle Jean-Pierre,

Jean-Pierre Bourdon

 

Leçon 12

 

Quel beau jour de printemps!

C'est le 29 mai.

Aujourd'hui

les deux personnages principaux de cette fascinante histoire

vont sûrement se rencontrer.

En ce moment

il est 10 heures et demie,

Robert explore les petites rues

du Quartier Latin.

Ah!...Ah!...Ah!, saloperie de sac!

Attendez, madame,

je vais vous aider.

Ce n’est pas grave.

Là, voilà!

Vous allez de quel côté?

Par là!

Je vais vous accompagner.

Merci, jeune homme!

Vous êtes bien aimable.

Ce n’est rien, Madame.

Je vous en prie.

Un jeune homme se promène

dans le jardin du Luxembourg.

Il a l'air de s'ennuyer.

Quel beau temps!

Quel ciel!

Pas un nuage...

Mireille rentre chez elle.

Elle trouve sa petite sœur à la maison.

Qu’est-ce que tu fais ici, toi?

T’es pas à l’école?

Non, j’ai mal à la gorge.

Tiens,

tu as du courrier.

Une carte postale.

Brighton,

England,

25 mai

Ma chère Mireille,

Il fait un temps affreux.

Il y a du brouillard

tous les matins.

Il pleut tous les après-midi;

même quand il ne pleut pas,

le ciel est couvert.

On ne peut pas jouer au tennis,

mais le gazon est magnifique.

Bruce aussi.

Je t’embrasse.

Ghislaine.

C’est où, Brigueton?

Brighton, pas Brigueton!

Oui, c’est où?

En Angleterre, bien sûr!

Ah. . . Et Brusse,

qu’est-ce que c’est que ça?

C’est un nom. . .

Un nom de quoi?

De garçon.

De gazon?

De garçon!

Mais tu es sourde

ou tu es bête?

C’est anglais?

Évidemment!

Ah, et qui c’est, ce Bruce?

C’est le petit ami de Ghislaine.

Il est anglais?

Ben, oui.

Pourquoi pas?

Ben, moi, mes petits amis,

ils ne sont pas anglais.

Et pourquoi le gazon, il est magnifique?

Parce qu’il pleut beaucoup.

Il pleut tout le temps en Angleterre?

Oh, oui, comme en Bretagne. . .

Pauvre Ghislaine!

Je vais l’appeler, tiens!

Allô. . .

Allô!

Ghislaine, c’est toi?

C’est moi, Mireille.

Je viens de lire ta carte.

Tu n’as pas beau temps, alors?

Ah, non! Il fait mauvais!

Ici, il fait beau!

Il fait un temps affreux!

Il fait un temps magnifique!

Le ciel est gris.

Le ciel est bleu.

Ohf! Le temps est couvert.

Il n’y a pas un nuage.

Oh! Il pleut.

Il fait soleil ici.

Il fait froid.

Il fait chaud.

J’attrape des rhumes.

J’attrape des coups de soleil.

Je me ruine en aspirine.

Je me ruine en huile solaire!

Et à part ça, ça va?

Ben...oui, ça va.

Toi aussi?

Oui, moi, ça va.

Tu reviens quand?

Le 2.

Bon, ben, à bientôt, alors!

Allez, bisou!

Je t’embrasse.

Au revoir.

Salut.

Tu t’en vas?

Oui.

Où tu vas?

A la Fac

Tu as des petits amis anglais à la Fac?

Occupe-toi de tes affaires!

Il est 10h40.

Robert continue son exploration

du Quartier Latin.

Tiens, c’est vous?

Qu’est-ce que vous faites ici? . . .

Eh… comment? Vous ne me reconnaissez pas? . . .

Robert découvre le Panthéon. . .

Il voit un groupe de manifestants

qui viennent de la rue Soufflot.

Ils crient des phrases incompréhensibles.

Ils prennent le Boulevard Saint-Michel

et se dirigent vers la Place de la Sorbonne.

Robert arrête un passant.

Qu’est-ce qu’il y a?

Qu’est-ce qui se passe?

Je ne sais pas, moi.

C’est... une manif....

une manifestation.

Ah!...

Ah!...dit Robert,

et il suit les manifestants.

Il entre avec eux

dans la cour de la Sorbonne.

Pendant ce temps-là,

Mireille, elle,

arrive par la rue des Écoles.

Elle entre dans la Sorbonne,

traverse le couloir,

s’arrête pour regarder un tableau d’affichage.

Elle passe sous les arcades

et se trouve dans la cour.

Robert se trouve lui aussi dans la cour.

Elle arrive tout près de lui.

Il remarque tout de suite sa silhouette élégante.

Elle porte une jupe rouge plutôt courte,

et un pull blanc plutôt collant.

Il trouve son visage agréable,

et lui sourit.

Elle le regarde avec amusement,

et lui rend son sourire.

 

Leçon 13

 

Le Quartier Latin à Paris.

C’est une très belle matinée de printemps.

Il est 11h.

C’est le 29 mai.

Il y a une grève d’étudiants, évidemment.

Robert, un jeune Américain,

vient d’arriver à Paris.

En ce moment, il est dans la cour de la Sorbonne.

Il sourit à une jeune fille.

Mireille, une jeune Française,

qui étudie l’histoire de l’art,

est aussi dans la cour de la Sorbonne.

Elle sourit à un jeune homme.

Un autre jeune homme traverse la place de la Sorbonne.

Il a l’air de s’ennuyer.

Il s’approche d’une jeune fille,

Euh, pardon Mademoiselle!

Euh... est-ce que vous avez du feu, s'il vous plaît!

Pendant ce temps-là,

au deuxième étage de la Sorbonne,

une dizaine d’étudiants attendent devant un bureau.

Un jeune homme arrive.

Tiens, c'est le même!

Il examine la situation,

et tout de suite se dirige vers la tête de file.

Il s’approche d’une jeune fille brune

qui porte une robe violette.

C’est vous?. . .

Qu’est-ce que vous faites ici?

Comment ça va

depuis l’an dernier?

La jeune fille le regarde, étonnée.

Comment?

Vous ne me reconnaissez pas?

Mais si, voyons!. . .

L’été dernier,

à Saint-Tropez!

Moi? A Saint-Tropez?

Impossible!

D’abord, j’ai horreur de Saint-Tropez. . .

Et puis , les nanas

et les fils à papa

et les yachts. . .

ce n’est vraiment pas mon genre!

Et puis je déteste l’été.

Je passe tous mes étés en Patagonie. . .

Parce que l’été, là-bas, c’est l’hiver!

Élémentaire, mon cher Watson!

Vous voyez, votre truc, avec moi,

ça ne marche pas!

Des voix commencent à protester.

Eh là! Pas de resquille, hein!

Hep! Le resquilleur!

A la queue,

comme tout le monde!

Oh, ça va!

J’y vais,

à la queue!

Si on ne peut plus draguer une fille en passant, maintenant. . .

Où va-t-on!. . .

Le jeune homme va se placer au bout de la file.

Il s’approche d’une jeune fille

qui porte une robe verte.

Pardon, Mademoiselle, vous avez du feu?

Non, je ne fume pas.

Demandez à Jean-Luc.

Et...

Tiens, voilà!

... il tend son briquet Bic.

Merci. . .

Je m’appelle Jean-Pierre Bourdon.

Et toi?

Jean-Luc Marchand.

Et vous?

Elle, c’est Annick. . .

son frère, Philippe,

Nadia, Ousmane,

des copains.

Qu’est-ce que tu fais comme études?

Moi, je fais de la sociologie et du droit.

Ah! Tu as raison!

Le droit, ça mène à tout!

Et vous?

Elle, c’est une matheuse. . .

Ah, oui! Ça ne m’étonne pas.

Aujourd’hui, toutes les filles font des maths. . .

C’est la nouvelle mode.

Moi, j’ai une copine

qui vient d’entrer à l’X.

Mais... c’est un cerveau, hein!

Elle veut se spécialiser en informatique.

C’est un truc qui a de l’avenir,

ça, l’informatique.

La biologie aussi, remarquez.

Ou l’astrophysique.

Moi, je ne sais pas encore trop ce que je vais faire.

Pour l’instant, je fais une maîtrise de psycho.

Je vais peut-être faire médecine. . .

ou la psychanalyse

En tout cas, les psy font leur beurre,

ça c’est sûr! . . .

Ou alors, peut-être que je vais faire HEC, tiens,

ou l’IDHEC. . .

Tu n’as pas l’air très fixé, quoi. . .

Ah non! Tss, Tss, je ne veux pas me décider trop jeune. . .

C’est trop dangereux, ça.

Et quel âge as-tu, au juste?

Moi? 29 ans. Pourquoi?

Oh, rien. Comme ça. . .

pour savoir.

Eh, viens voir, viens voir!

Une fille formidable, là-bas.

Quoi?

Là , c’est la petite-fille de Greta Garbo!

Sans blague!

Où ça?

Là, là dans la cour. . . à droite!

Laquelle?

Celle avec le pantalon blanc,

le chemisier bleu et vert

et le foulard?

Mais, non, pas celle-là,

l’autre, à côté!

Ah, la blonde?

Mais non, pas celle avec le pull blanc

et cette horrible jupe rouge

de Prisunic,

qui sourit d’un air imbécile!

Non, celle à côté,

la rousse

avec le jean gris

et la veste noire!

Mais je la connais, la rousse!

Elle fait du russe

aux Langues O.

Mais ce n’est pas la petite-fille de Greta Garbo, hein !

Ah bon!

D’ailleurs, Greta Garbo n’a jamais eu d’enfants!

Ah, bon? En tout cas, elle est très bien quand même.

Tenez, il y a un drôle de type

qui s’approche d’elle;

un type avec un imper noir

et un chapeau noir.

Il va essayer de la draguer, c’est sûr.

Ça y est!

Il lui demande du feu!

C’est classique!

C’est même un peu élémentaire!

Ça, oui! Je crois qu’on peut le dire!

Ça ne doit pas marcher souvent ce truc.

Et comment est-ce que tu fais, toi,

pour engager la conversation?

Ah ben, je ne sais pas, moi,

il y a plein de trucs. . .

Ben, tenez, par exemple. . .

Vous dites: "Tiens, c’est vous?

Qu’est-ce que vous faites là?

Comment ça va, depuis l’an dernier?

Bon, la fille vous regarde, d’un air étonné.

Comment?

Vous ne me reconnaissez pas?

Vous ne vous souvenez pas de moi?

Mais si, voyons.

L’été dernier,

à Saint-Tropez!"

Ou l’hiver dernier,

à Courchevel!,

ou en Patagonie! . .

ou bien l’année dernière, à Marienbad. . .

Comment? Vous n’êtes pas. . .

Et vous dites un nom

Catherine Deneuve,

Greta Garbo ,

Jacqueline Dupont . . .

n’importe quoi!

Non???

Ah, ben, alors là,

c’est fou ce que vous lui ressemblez alors!

Mais , où est-ce que vous passez vos vacances?"

Enfin, voilà.

Ça, c’est un truc qui marche à tous les coups.

Ou bien alors, je ne sais pas, moi,

vous faites semblant de tomber devant elle

dans un escalier

ou bien, je ne sais pas, moi,

vous laissez tomber

des papiers devant elle;

elle vous aide à les ramasser,

et vous la remerciez,

et voilà! C’est parti!

Tout ça n’est pas bien neuf!

On connaît!

Vous n’avez rien de mieux?

Ça ne va pas vite, hein!

Ça fait longtemps que vous attendez?

Une bonne demi-heure.

Ah, zut alors.

Je ne peux pas rester, moi.

J’ai un rendez-vous avec une fille superbe à l’Escholier.

Bah... Je me sauve!

Le jeune homme s’en va.

Ah la la, il est puant,

ce mec!

Une fille superbe!

Non mais, on dirait qu’il parle d’un cheval!

Pour qui se prend-il, celui-là!

Quel horrible dragueur!

Il s’imagine

que les filles ne sont là

que pour lui tomber dans les bras, peut-être!

Il n’est même pas beau!

Quelle tête d’idiot!

Ah, ça me tue, des types comme ça. . .

Bof. . . Il n’est pas bien malin,

mais il est inoffensif!

Eh bien, c’est ça!

Défends-le!

Ah, vous êtes bien tous les mêmes,

vous, les hommes!

Tous aussi sexistes!

Tu es inscrite au MLF, toi, maintenant?

Quand je vois des types comme toi,

j’ai bien envie de m’inscrire, tiens!

 

Leçon 14

 

C’est une merveilleuse matinée de printemps.

C'est le 29 mai.

Il est onze heures

Dans la cour de la Sorbonne,

un jeune homme sourit à une jeune fille.

Elle lui rend son sourire.

Excusez-moi, Mademoiselle. . .

Qu’est-ce qui se passe?

De quoi s’agit-il?

Qu’est-ce qu’ils crient?

Pourquoi est-ce qu’ils manifestent?

Je ne sais pas. . .

Mais ils ont sûrement raison.

Il fait vraiment beau, n’est-ce pas?

Oui, c’est une belle matinée.

Vous êtes étudiante?

Oui, je fais de l’histoire de l’art.

Moi, je viens des Etats-Unis.

Ah, vous êtes américain!

Oui.

Mais, vous n’avez pas d’accent du tout

pour un Américain!

Vous êtes bien gentille de me dire ça. Mais

vous savez, je n’ai aucun mérite:

ma mère est française. . .

Ah, votre mère est française?

Oui. Quand j’étais enfant,

je parlais toujours français avec elle.

Il y a longtemps que vous êtes en France?

Non, depuis hier seulement.

Je viens d’arriver.

Et vous habitez où?

A la Cité-U?

la Cité Universitaire.? . .

la maison américaine?

Ah, non! J’habite dans un petit hôtel du quartier,

le Home Latin.

Ce n’est pas luxueux,

mais c’est propre et pas très cher

Et vous venez souvent en France?

Non, c’est la première fois.

Ma mère est française,

mais mon père n’aimait pas beaucoup la France.

Quand j’étais petit,

nous avions l’habitude de passer nos vacances aux Bermudes,

ou en Amérique Latine,

où mon père avait des intérêts.

Vous passiez vos vacances en Amérique du Sud?. . .

Mais... pourquoi dites-vous "mon père n’aimait pas...

avait des intérêts...

Est-ce que votre père...?

Ah, non, non, non.

Mon père vit toujours.

Il est même en excellente santé.

Mais mes parents sont divorcés.

Je ne vis plus avec eux.

Ma mère est remariée avec un Argentin.

Alors, les Bermudes,

les vacances en famille. . .

tout ça....c’est le passé!

Ah! Je comprends...

Et qu’est-ce qu’il faisait, votre père,

quand vous étiez petit?

Il travaillait dans une banque.

D’ailleurs, il travaille toujours dans la même banque

depuis vingt-cinq ans.

Ah oui? Et quel genre de travail fait-il?

Il est caissier?

Gardien de nuit?

Il est vice-président.

Il n’y a pas de sot métier,

comme dit ma tante Georgette.

Mireille reste silencieuse quelques instants.

Excusez-moi, je dois rentrer chez moi. . .

C’est loin, chez vous?

Est-ce que vous voudriez bien

me permettre de vous accompagner?

Oh, non, ce n’est pas loin!

C’est tout près d’ici. . .

et je veux bien vous permettre de m’accompagner. . .

comme vous dites !

On ne dit pas ça?

Si, si. . . mais vous avez l’air si cérémonieux!

C’est que... je ne veux pas vous ennuyer.

Oh, vous ne m’ennuyez pas du tout!

En fait, pour être franche,

je vous trouve assez sympa. . .

enfin, je veux dire sympathique.

Tenez, si vous voulez,

on peut aller s'asseoir

quelques minutes au jardin du Luxembourg.

C'est tout près d'ici

et c'est juste à côté de chez moi.

Et ils vont au jardin du Luxembourg .

Ça, là-bas, c’est le Sénat.

C’est là que les sénateurs se réunissent.

Et moi, j’habite juste en face. . .

Tiens, asseyons-nous ici. . .

Oh la la, ! J’oubliais!

Je devais amener ma petite sœur à son cours de danse

à 11 heures et demie!

Quelle heure est-il?

Midi?

Qu’est-ce que Maman va dire!

Excusez-moi,

je me sauve!

Elle se lève et s’en va.

Le soir,

au coin de la place Saint-Michel,

Robert est installé à la terrasse d’un café,

Il va écrire une carte postale à sa maman.

Ma chère Maman...

Qu’est-ce que je vous sers?

Un café, s’il vous plaît.

Un express? Très bien.

Robert commence à écrire une carte postale.

Je suis à la terrasse d’un café,

place Saint-Michel.

Le soleil se couche.

Le ciel est tout rouge derrière le Louvre.

Il fait très doux.

C’est une belle soirée. . .

Les Parisiennes portent des pulls blancs

et des jupes rouges.

Elles sont très gentilles.

Bons baisers. Robert.

S’il vous plaît!

Vous avez des timbres?

Ah, non! Il faut aller dans un bureau de poste. . .

ou un bureau de tabac.

Ah, bon! C’est combien,

4 francs 50.

Où y a-t-il un bureau de poste?

Euh... Vous en avez un... euh... là-bas,

de l’autre côté du pont, à droite.

D'accord, merci.

Zut, c'est fermé.

 

Leçon 15

 

Paris. Le Quartier Latin.

C’est le 30 mai.

Il est 9 heures du matin.

Robert sort de son hôtel.

Il se promène dans les rues du Quartier Latin.

Il semble chercher quelque chose.

Il s’arrête devant un bureau de tabac,

et il entre.

Monsieur?

Je voudrais un timbre...

Un timbre.

...pour une carte postale.

Hm... hm..., voilà, Monsieur.

C’est pour l’Argentine, par avion.

L’Argentine, par avion,

alors c’est 6 francs 30.

Voilà, 6,30 . . . 6,30. . . 6,50 . . .7 . . .et 3, 10. Voilà, Monsieur. Merci.

Où est-ce qu’il y a une boîte aux lettres, par ici?

À gauche en sortant, Monsieur.

Merci. Au revoir, Madame.

Au revoir, Monsieur. Merci

Robert se promène dans les rues du Quartier Latin.

Il traverse la Place de la Sorbonne.

Il entre dans la cour de la Sorbonne.

Il semble chercher quelque chose. . .

Quelque chose?

Il passe sous les arcades.

Il traverse le couloir.

Il sort par la porte de la rue des Écoles.

Il entre dans le jardin du Luxembourg.

Il passe devant le Sénat.

Tiens! Il y a une jeune fille sur le banc.

Qui est-ce?

Ce n’est pas Mireille!

Qu’est-ce qu’il va faire?

Il ne va pas revenir à la Sorbonne?

Mais si!

Mais...ça ne va pas!

Qu’est-ce qu’il a, ce garçon?

Allons, allons,

le Quartier Latin, c’est très bien,

mais il n’y a pas que ça à Paris, voyons!

Il y a l’Ile Saint-Louis,

les Halles,

Beaubourg,

la Tour Eiffel,

les Invalides,

les Champs-Elysées,

les musées,

le Louvre,

Orsay,

Montmartre,

l’Opéra. . .

Non?

Ça ne vous intéresse pas?

Vous préférez revenir à la Sorbonne?

Comme c’est bizarre!

Hubert! Toi, ici?

Ben oui, je viens à la Fac,quelquefois. . .

justement, je voulais te voir,

Tu sais. . .

Plus tard...

Tiens, c’est vous?

Qu’est-ce que vous faites là?

Rien.

Je regarde les gens qui passent.

Excusez-moi pour hier!

Mais je devais amener ma petite sœur

à son cours de danse!

Mais, puisque vous ne faites rien,

allons faire un tour au Luxembourg,

je ne suis pas pressée.

Vous voulez bien?

Oui, bien sûr!

Mais, dites-moi,

si votre père est banquier,

vous devez être riche.

Alors, pourquoi descendez-vous

dans un petit hôtel minable?

D’abord,

mon hôtel n’est pas minable du tout.

C’est un petit hôtel très convenable.

Et puis,

mon père est peut-être riche,

mais pas moi.

Je préfère être indépendant.

Ah bon!

Mais alors, comment faites-vous?

De quoi vivez-vous?

Pour venir en France, comme ça,

il faut avoir de l’argent!

Eh bien, quand j’étais petit,

mes grands-parents,

les parents de mon père,

me donnaient toujours

une centaine de dollars à Noël,

et puis aussi pour mon anniversaire.

C’est cet argent que je dépense maintenant.

Ah, je vois!

Vous ne voulez pas prendre l’argent de votre père,

mais vous n’avez rien contre celui de vos grands-parents. . .

Mais, dites-moi,

si c’est la première fois que vous venez ici,

vous ne devez connaître personne à Paris.

Non, pas encore,

mais j’ai une lettre

pour des gens qui habitent Quai de Grenelle.

Je compte aller les voir demain.

Quai de Grenelle?

Dans une des tours?

Attendez!

Tour Totem, 59, Quai de Grenelle.

Madame Jacques Courtois.

C’est une amie d’enfance de ma mère.

Madame Courtois?

Mais ça, c’est formidable!

Quelle coïncidence!

Vous la connaissez?

Ben, si je la connais! Mais bien sûr, que je la connais!

C’est ma marraine!

C’était la meilleure amie de ma mère

quand elle faisait sa médecine.

Madame votre mère est médecin?

Non. "Madame ma mère",

comme vous dites,

n’est pas médecin.

Mais elle est Chef de Service au Ministère de la Santé.

Par contre, mon grand-père était chirurgien

et mon père est chez Renault.

Et vous, qu’est-ce que vous faites?

Moi, je fais des études d’histoire de l’art.

Et je fais du karaté le samedi matin.

Ça peut toujours servir, on ne sait jamais,

comme dit ma tante Georgette.

Mais, qu’est-ce que tu fais là, toi?

Tu n’es pas à l’école?

Non mais, ça ne va pas!

C’est mercredi, aujourd’hui!

Et toi, qu’est-ce que tu fais là?

Heuh...justement, Maman te cherchait.

Elle n’est pas au bureau?

Mais non. Elle était à la maison, et elle te cherchait.

Et qu’est-ce qu’elle voulait?

Ça, je ne sais pas.

Mystère et boule de gomme...

Bon, je vais voir!

C’est ça, va voir!

Et toi, où tu vas?

Ben, moi, je vais faire de la voile

et je vais essayer le nouveau bateau

de Tonton Guillaume.

Attendez-moi, si vous voulez. Je reviens tout de suite.

Vous êtes le petit ami de Mireille?

Vous êtes anglais?

Pourquoi? J’ai l’air anglais?

Non!

Alors, qu’est-ce que je suis?

Japonais?

Espagnol?

Italien?

Américain.

Comment t’appelles-tu?

Marie-Laure.

Et vous, vous vous appelez comment?

Robert.

Vous la trouvez bien, ma soeur?

 

Leçon 16

 

Le Jardin du Luxembourg à Paris,

par une belle journée de printemps.

Il y a des fleurs,

des petits oiseaux.

Il fait beau

et il n' y a pas un nuage.

Ah..., ah, si, si,

il y a quelques nuages.

Un jeune homme, brun, assez grand,

sympathique,

oui, il est plutôt sympathique, non?

est assis sur un banc.

Il parle avec une petite fille

qui tient un bateau.

Ce jeune homme n’est pas français.

Il est en France depuis deux jours.

Au loin, une jeune fille arrive.

Tiens, voilà ma sœur qui revient.

Bon,ben moi, je m’en vais.

Je vais profiter du vent,

tant qu’il y en a.

Ouh! Elle n’a pas l’air contente, ma soeur. . .

Quand je lui ai dit que Maman la cherchait,

tout à l’heure,

ce n’était pas vrai!

C’était une blague.

Vous ne lui dites rien, hein!

Mystère et boule de gomme!

Merci

Au revoir.

Au revoir.

Où est Marie-Laure?

Elle vient de partir par là avec son bateau.

Elle m’a dit qu’elle allait profiter du vent tant qu’il y en avait.

Quelle sale gosse, cette gamine!

Elle disait que ma mère me cherchait,

mais il n’y avait personne à la maison.

Encore une de ses blagues stupides!

Elle est impossible, cette gamine!

Est-ce que...hmm...

vous connaissez le Pays Basque?

Eh bien , vous, alors, on peut dire

que vous avez des questions plutôt inattendues!

Pourquoi est-ce que vous me demandez ça?

Je ne vois vraiment pas le rapport. . .

Oui, je le connais un peu.

L’été dernier, nous sommes allés à Saint-Jean-de-Luz.

Autrefois, quand j’étais petite,

nous allions à Belle-Ile-en-Mer,

en Bretagne.

J’aimais bien Belle-Ile; c’était tranquille,

il y avait moins de monde.

On faisait de la voile,

on pêchait des crevettes,

on attrapait des crabes

et quand il pleuvait,

on jouait aux portraits,

on allait voir de vieux films.

Mais ma soeur trouvait que ce n’était pas assez dans le vent,

je veux dire à la mode.

Alors l’année dernière,

nous sommes allés à Saint-Jean.

Mais pourquoi est-ce que vous me demandez cela?

J’ai envie d’y aller.

Ma mère m’en parlait souvent quand j’étais enfant.

C’est un très beau pays.

Et votre mère est de là?

Non, pas vraiment.

Mais elle y a passé plusieurs années

quand elle était enfant.

Mon grand-père, le père de ma mère,

était juge.

Son premier poste a été La Rochelle.

C’est pendant que mes grands-parents étaient à La Rochelle

que ma mère est née.

Puis, mon grand-père est passé au tribunal de Bayonne

quand ma mère avait quatre ou cinq ans;

ils sont restés six ou sept ans à Bayonne, je crois.

C’est pendant qu’ils étaient à Bayonne

que ma mère a rencontré cette Mme Courtois.

En effet, elle est née au Pays Basque

Ses parents étaient commerçants.

Ils avaient un petit magasin de tissus, en face de la cathédrale.

Et vos grands-parents, où sont-ils maintenant?

Ils sont morts tous les deux,

ils sont morts quand j’avais neuf ou dix ans...

Mais dites-moi, je pensais,

je vais aller chez les Courtois demain.

Vous n’avez pas envie d’aller les voir demain, par hasard?

Puisque Mme Courtois est votre marraine. . .

Non, demain, je ne peux pas.

Je dois aller à Chartres.

Voir la cathédrale?

Je veux aller la voir aussi, un jour. .

Non, la cathédrale, je la connais.

Je l’ai visitée au moins cinq ou six fois avec mes parents

et autant de fois avec l’école.

Demain, je dois aller voir une exposition

dans un petit musée qui se trouve juste à côté.

Est-ce que vous voudriez bien me permettre de. .

... de m’accompagner?

Oh, vous pouvez, si vous voulez.

Mais vous oubliez que demain, vous allez chez les Courtois!

Oh,

euh, je peux y aller un autre jour;

après-demain, par exemple. . .

Mireille....Mireille!

Quoi, qu’est-ce qu’il y a encore?

Je suis en panne. . .

Tu es en panne?

Oui, mon bateau est en panne;

il n’y a plus de vent, et il est au milieu du bassin;

il ne revient pas. Viens!

Écoute, tu m’embêtes.

Débrouille-toi.

Viens!

Non!

Oh, viens!

J’y vais.

Mais, qu’est-ce qu’elle est agaçante, cette gamine!

Eh...Tu te moques de nous!

"Gna, gna, gna... mon bateau est en panne,

il est au milieu du bassin"!

Oh....

Ben oui. . .

Il était là , tout à l’heure, au milieu du bassin.

Le vent est revenu, c’est tout!

Oh, c’est tout emmêlé ,maintenant!

Eh, débrouille-toi!

Ce n’est pas grave.

Je vais arranger ça...

Et, voilà!

Eh bien, dis merci!

Merci!

Vous êtes trop gentil.

Mais, dites-moi, avec tout ça,

comment vous appelez-vous?

Robert Taylor.

Aucun rapport avec l’acteur.

Et vous-même?

Mireille Belleau.

Aucun rapport avec le poète.

Quelle pédante, cette Mireille!

Elle fait allusion à Rémy Belleau,

un poète du XVIème siècle, un peu oublié.

 

Leçon 17

 

Paris au printemps...

Il y a des fleurs

dans le jardin du Luxembourg.

Une petite fille joue gentiment

avec son bateau.

Il est dix heures du matin.

Au Sénat, les sénateurs discutent.

Dans le jardin, sur un banc,

deux jeunes gens parlent.

Qui sont ces jeunes gens?

Ah, mais c'est Mireille.

Mireille Belleau et Robert Taylor.

Vous vous appelez Taylor?

Ça veut dire "tailleur" en anglais, ça.

Euh...Je ne sais pas.

Mais si,

"tailor", ça veut dire tailleur en anglais.

Tout le monde sait ça:

"My tailor is rich",

c’est dans tous les livres d’anglais.

Oui, eh...non... bien sûr,

mais...je veux dire...

mon nom s’écrit avec un y,

et le mot anglais pour "tailleur"

s’écrit avec un i.

Mais ça, ça ne fait rien,

c’est sûrement la même chose!

L’orthographe,

vous savez,

ça ne veut rien dire!

D’ailleurs, il y a des tas de gens

qui ont un nom de métier;

tenez, par exemple

Boucher,

c’est un nom propre,

un nom de famille.

Il y a des tas de gens

qui s’appellent Boucher,

comme Boucher,

le peintre du XVIIIème siècle,

ou Hélène Boucher, par exemple;

c’était une aviatrice;

et "boucher", évidemment,

c’est aussi un nom de métier:

le boucher qui vend de la viande.

C’est comme ça qu’une fois,

je me souviens,

j’ai vu sur une pharmacie:

"M. Boucher, pharmacien".

C’était un monsieur

qui était pharmacien de son métier

mais qui s’appelait Boucher.

Et vous avez déjà vu

sur une boucherie:

"M. Pharmacien, boucher"?

Ah, non!

Pharmacien, c’est un nom de profession,

de métier,

mais ce n’est pas un nom propre.

Personne ne s’appelle Pharmacien...

que je sache!

Ni Informaticien!

Mais

il y a des tas de gens

qui s’appellent Boulanger

comme celui qui fait du pain,

ou Charpentier,

comme celui qui fait les charpentes:

Gustave Charpentier, par exemple,

c’était un compositeur.

Messager, aussi,

c’est un nom de métier:

celui qui porte des messages

ou des marchandises;

et c’est aussi un nom propre:

André Messager, c’est un compositeur:

la..la...la...la....la...la...la..

Charbonnier,

quelqu’un qui vend du charbon,

c’est aussi un nom propre...

et aussi Forestier, Couturier, Bouvier...

Bouvier?

C’était le nom de jeune fille de ma mère!

Ah, mais ce n’est pas un nom de métier?

Mais si,

bien sûr que c’est un nom de métier!

Enfin, c’était un nom de métier autrefois:

le bouvier, c’était celui qui conduisait les bœufs.

Evidemment, aujourd’hui,

ça ne se fait plus beaucoup en France.

"Profession: bouvier",

ça ne se dit plus beaucoup.

On parle plutôt de conducteurs de tracteurs.

Chevrier aussi, c'est un nom de famille,

et le chevrier, c’est celui qui s’occupe des chèvres.

Et puis il y a aussi Berger,

comme celui qui s’occupe des moutons,

et puis Mineur, Marin...

Marin, c’est ce que je voulais être

quand j’avais douze ou treize ans.

Ouais, c’est drôle,

les idées qu’on a

quand on est petit.

Vous savez

ce que je voulais être quand j’étais petite?

Je voulais être infirmière et actrice;

infirmière pendant le jour,

et actrice le soir.

Moi aussi, j’avais des idées plutôt bizarres.

Quand j’étais petit,

quand j’avais sept ou huit ans,

je voulais être pompier,

pour rouler à toute vitesse dans les rues

et faire beaucoup de bruit;

monter en haut de la grande échelle,

et plonger dans une fenêtre ouverte

qui crache des flammes et de la fumée.

Et sauver les bébés endormis au milieu des flammes.

Mireille!

Ahh!! Mais d’où tu sors comme ça?

Du bassin...

Tu es allée plonger dans le bassin?

Non, pas vraiment!

Je suis tombée.

J’ai voulu attraper mon bateau,

alors, je me suis penchée,

puis j’ai glissé,

puis je suis tombée.

Voilà.

Ah...c’est malin!

Mais, va te changer!

Allez! Rentre à la maison, tout de suite.

Et tu avais mal à la gorge, hier.

Qu’est-ce que Maman va dire?

Cette gamine! Elle est insupportable!

Heureusement qu’elle sait nager!

Elle va sûrement

devenir championne de natation;

ou bien elle va faire de l’exploration sous-marine

avec l’équipe de Cousteau.

On ne sait jamais!

Non. On ne sait jamais comment les choses vont tourner.

 

Leçon 18

 

Il est 10h30 dans le jardin du Luxembourg, à Paris.

Sur un banc, un banc vert,

deux jeunes gens parlent.

Ce sont sans doute des étudiants.

Oui, la jeune fille est étudiante.

Elle s'appelle Mireille Belleau.

Elle est à la fac depuis un an.

Elle fait de l'histoire de l'art.

Le bateau?

Ah, non, non, non, il n'est pas à elle, non.

C'est le bateau de sa petite sœur, Marie-Laure.

Marie-Laure jouait avec son bateau.

Et puis, elle est tombée dans le bassin.

Alors, elle est allée se changer chez elle.

Elle habite tout près,

juste en face,

de l’autre côté de la rue.

Non, on ne sait jamais comment les choses vont tourner.

Tenez, j’avais un ami, aux Etats-Unis,

qui adorait le violon:

il jouait merveilleusement bien,

un vrai virtuose.

Il rêvait de donner des concerts

dans toutes les grandes villes du monde.

Eh bien, vous savez ce qu’il fait maintenant?

Il n’est pas violoniste du tout...

Il fait de la saucisse

aux abattoirs de Chicago!

C’est comme la sœur de mon amie Ghislaine.

Elle voulait être pianiste.

et en fin de compte,

elle travaille dans le bureau de son papa,

comme dactylo...

Ah... C’est encore toi?

Qu’est-ce que tu viens faire?

Je te dérange?

Arrête! Tu m’agaces!

Et laisse ce banc tranquille!

Ben quoi? C’est un banc public, non?

Il n’est pas à toi, ce banc!

Il est à tout le monde!

C’est un banc public!

Banc public...

Banc public...

C’est un banc public dans un jardin public.

et le jardin appartient à l’Etat et le banc aussi;

donc ils sont à moi autant qu’à toi, na!

Eh bien voilà une jeune fille qui va sûrement être avocate,

ou au Conseil d’Etat,

et va défendre les intérêts de la société et de l’Etat!

Avocate? Non!

Etre toujours debout,

faire des grands gestes,

crier,

c’est fatigant!

Le Conseil d’Etat? Bof...

Le Sénat, peut-être...

C’est presque en face de la maison.

C’est pratique.

Pas de métro pour aller au boulot.

Mais la politique, ça ne m’intéresse pas.

Qu’est-ce que tu veux faire, alors?

Je ne sais pas. Peut-être plombier...

Plombier? Pourquoi?

Les tuyaux,

les robinets,

ça t’intéresse?

Oui, j’aime bien jouer avec l’eau.

Et puis Papa dit que les plombiers gagnent plus que lui...

Et puis quand on est plombier,

on travaille quand on veut:

si un client vous appelle,

et qu’on n’a pas envie d’aller travailler,

Eh bien on reste chez soi.

Tandis que si on veut être ingénieur

ou dans un ministère,

il faut aller travailler tous les jours...

même si on n’a pas envie.

Dans la vie, on ne fait jamais ce qu’on veut!

Tenez, mon papa, quand il était jeune,

il voulait être masseur...

Pas Mireille... parce que Mireille, c’est ma sœur,

oui, mais c'est pas ce que je veux dire...

je veux dire masseur... comme ça,

pour masser les gens,

pour ceux qui ont mal au dos.

Eh bien mon papa, il avait toujours les mains froides.

Alors, quand on a les mains froides,

on ne peut pas réussir comme masseur .

Les clients ne supportent pas ça.

Alors maintenant, il fabrique des autos,

parce que les autos supportent très bien les mains froides.

Remarquez que ça n’empêche pas mon père

d’être un homme très chaleureux. . .

"Mains froides, cœur chaud", comme on dit.

On dit ça?

Mais oui, ça se dit.

Du moins Tante Georgette le dit,

et Grand-mère aussi.

Moi, mon père voulait devenir athlète professionnel,

ou bien boxeur,

ou joueur de football.

Maintenant, il est vice-président

d’une grande banque internationale.

Le sport mène à tout.

"Et tous les chemins mènent à Rome",

comme dit ma tante Georgette!

On parle toujours, dans la famille,

d’un ami qui était sûr de voir un jour son fils ambassadeur.

Maintenant, le fils en question est représentant d’une maison de jouets...

Mon beau-frère, Jean-Denis,

le mari de ma soeur Cécile,

voulait être routier

pour conduire des camions énormes;

un de ces vingt-tonnes avec neuf ou dix paires de pneus

qui filent à toute vitesse

dans un nuage de gasoil.

Eh bien, vous savez ce qu’il fait, à présent?

Il dessine des bijoux

chez un bijoutier de la place Vendôme.

Moi, j'ai un ami qui, dans sa jeunesse,

voulait se faire prêtre.

Seulement, depuis l’année dernière,

il ne croit plus en Dieu:

c’est un problème pour quelqu’un qui veut être prêtre!

Alors il vient d’entrer

dans une grande compagnie d’assurances,

La Providence...

Ben moi, tous mes amis veulent faire du cinéma.

Ils se prennent tous pour des Fellini,

Kurosawa

ou des Truffaut.

Ils se font des illusions...

Peut-être, mais on ne sait jamais...

De toute façon,

faire du cinéma,

c’est quand même plus intéressant

que d’être dans l’industrie,

l’agriculture,

le commerce,

les affaires,

la magistrature,

l’armée

ou l’enseignement.

Ouais, c’est vrai,

mais tout le monde ne peut pas faire du cinéma

ou de la télévision.

Il en faut, des industriels,

des agriculteurs,

des commerçants,

des femmes et des hommes d’affaires,

des magistrats,

des enseignants,

même des militaires!

Des cinéastes et des vidéastes aussi, il en faut!

L’ennui, avec le cinéma,

c’est que, même avec beaucoup de talent,

on n’est jamais sûr de réussir.

Oh, ça, on ne peut jamais être sûr de rien.

On ne sait jamais ce qui va se passer.

Mais ça ne fait rien.

Dites-moi quand même ce que vous allez faire.

Moi? Vous voulez vraiment le savoir?

Eh bien, je crois...

que je vais vous inviter à prendre quelque chose

à la terrasse de la Closerie des Lilas. . .

Et vous, qu’est-ce que vous allez faire?

Ben... Je crois que je vais accepter.

Et moi, je peux venir?

Mais tu es encore là, toi?

Qu’est-ce que tu fais là?

Tu sais tes leçons pour demain?

Ouais. . .

Et tu as fait tes devoirs?

Ouais. . .

Et tu les as finis?

Presque.

Alors, va les finir!

Tout de suite.

Oh, ce que tu peux être embêtante, toi!

Puisque vous êtes américain,

vous devez savoir l’anglais?

Oui, un peu...

Vous pouvez pas m’aider pour mon devoir d’anglais?

Peut-être. ..

Alors, cet après-midi à deux heures, ici. OK?

 

Leçon 19

 

Paris, le Quartier Latin...

Le quartier des écoles,

des facultés,

le quartier des études et des étudiants.

Lui, il s'appelle Robert.

Elle, elle s'appelle Mireille.

Ils sont étudiants?

Ah oui, sûrement, regardez, ils discutent.

les étudiants étudient,

manifestent,

et, le reste du temps, ils discutent.

Robert a invité Mireille à prendre quelque chose

- quoi? je ne sais pas -

à la Closerie des Lilas.

Ils ont traversé le jardin du Luxembourg,

sont passés devant l’Institut d’Art et d’Archéologie,

où Mireille suit un cours...

Ça, là. à droite, c’est l’Institut d’Art et d’Archéologie.

J’y suis un cours d’art grec.

... et se sont assis à la terrasse de la Closerie des Lilas.

Il était 11 heures et quart à l’horloge de l’Observatoire,

et 5h 15 à la montre de Robert.

Quelle heure est-il?

11h, 11h et quart.

11h et quart!

J’avais encore l’heure de New-York.

Pourquoi vous avez voulu venir ici?

Vous savez, je ne connais pas beaucoup de cafés à Paris.

Je connaissais celui-ci à cause d’Hemingway,

de Scott Fitzgerald,

de Gertrude Stein.

Vous ne venez jamais ici?

Non, c’est la première fois.

Ça ne vous plaît pas?

Oh si, si! Mais c’est un peu trop chic et trop cher

pour une pauvre petite étudiante comme moi.

Quand je veux boire un café avec mes copains,

je vais plutôt dans un petit bistro du quartier.

Qu’est-ce que je vous sers?

Voyons...Hemingway prenait sans doute un whisky,

mais ce n’est pas particulièrement français.

Qu’est-ce qu’il y a comme apéritif bien français?

Vous avez le Dubonnet, le Martini...

C’est italien ça, non?

L’Ambassadeur, le Pernod, le Ricard...

Mmm! Le Pernod, j’adore ça,

mais c’est un peu trop fort.

La Suze, le Pineau des Charentes,

le Saint-Raphaël, le Byrrh, le Kir...

C’est ça, je vais prendre un Kir!

Et pour Monsieur?

Euh... La même chose.

Alors, vous faites de l’histoire de l’art?

Oui, j’ai toujours aimé le dessin et la peinture.

Déjà, toute petite,

à l’école maternelle,

je plongeais les doigts avec délices dans les pots de couleur,

et je barbouillais d’admirables tableaux abstraits.

J’étais imbattable.

C’était moi la championne de la classe,

et j’ai gardé le titre jusqu’à la fin de l’école maternelle.

Plus tard, à l’école primaire,

l’institutrice nous a montré

des reproductions de peintures murales de Matisse.

Transportée d’admiration, le soir même,

j’ai entrepris de couvrir de fresques

les murs et le plafond de ma chambre.

Mes parents n’ont pas apprécié.

En France, les grands artistes sont toujours incompris.

Des peintures de Matisse?

Ça devait être une école d’avant-garde?

Une école d’avant-garde? Pourquoi?

Vous savez, Matisse était considéré

comme un peintre d’avant-garde vers... 1910!

C’était une école privée?

Non, l' école du quartier,

une école publique.

Ça devait être une bonne école.

Bof... comme toutes les autres.

Vous savez en France, toutes les écoles sont à peu près pareilles.

D'une façon générale, c’est l’Etat qui finance

et qui contrôle l’éducation nationale.

Et le système est le même dans toute la France.

Alors, plus tard, au lycée,

vous avez continué à faire de l’art

et à étudier l’histoire de l’art?

Mais non! Pensez-vous!

Il y a tellement d’autres matières à étudier!

Rien qu’en histoire par exemple,

on étudie l’histoire ancienne,

l’histoire de France,

le Moyen-Age,

les Temps Modernes,

l’Epoque Contemporaine,

l’histoire des pays étrangers.

On n’en finit pas!

Sans compter la géographie!

Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour l’histoire de l’art.

Merci!

Merci!

Moi, j’ai suivi un cours d’histoire européenne

quand j’étais à l'école secondaire aux Etats-Unis.

Je n’ai pas beaucoup aimé ça;

trop de rois, trop de guerres...

Mais vous êtes obligés de faire de l’histoire?

Bien sûr, l’histoire est obligatoire...

comme presque toutes les matières, d’ailleurs.

Vous savez jusqu’en première,

on n’a pas beaucoup de choix.

Quels cours avez-vous suivis?

Eh bien, moi, j’ai fait A en première,

c’est-à-dire la section Lettres:

j’ai fait du latin, mais pas de grec.

Et puis j’ai suivi les cours communs à toutes les sections:

j’ai fait du français, naturellement,

des maths, malheureusement,

parce que j’ai toujours été nulle en maths;

j’ai failli rater mon bac à cause des maths.

Et puis, j’ai fait des sciences nat...

je veux dire des sciences naturelles:

de la zoologie, de la géologie,

de la physiologie, de la botanique.

Ça, ça m’a beaucoup plu. la botanique...

à cause des fleurs...

J’adore les fleurs!

J’étais très bonne en botanique.

Et puis j’ai fait de la chimie,

de la physique ...

quoi encore?

De la philo, en terminale...

La dernière classe du lycée, avant le bac...

Et puis, j’ai fait des langues,

allemand et anglais.

Ah, vous savez l’anglais?

Oui, un peu, mais ce n’est pas au lycée que je l’ai appris.

J’ai passé trois étés en Angleterre.

Au lycée, on enseigne plutôt mal les langues étrangères.

Et puis vous pensez bien qu’avec toutes les matières au programme,

on ne sait jamais rien à fond!

Même si on n’apprend rien à fond,

tout ça donne l’impression d’un travail énorme!

Oh ça, oui, il y a du travail!

Le pire, c’est le travail à la maison,

les devoirs à faire,

les leçons à apprendre,

les interrogations écrites à préparer.

Sans compter l’obsession du baccalauréat à la fin des études!

En somme, vous devez être bien contente

d’en avoir fini avec le lycée?

Ça, oui, vous pouvez le dire!

Maintenant, à la Fac,

je me sens beaucoup plus libre.

Tous les cours que je suis me plaisent.

Surtout les cours d’art grec.

Le prof est un amour!

Il est beau comme un dieu,

et tellement spirituel...

C’est un régal de l’écouter!

 

Leçon 20

 

Paris, le jardin du Luxembourg,

la Closerie des Lilas.

Deux jeunes gens, une jeune fille et un jeune homme,

parlent de leurs études.

Il est beau, il est beau, mais il est beau!

Vous ne pouvez pas vous imaginer comme il est beau!

Qui ça?

Mais le prof d’art grec!

Il a la tête du Moïse de Michel-Ange,

je vous jure!

Ah, oui? Il est si vieux que ça?

Ah, excusez-moi.

Je suis désolé...

Il y en a sur votre jupe.

Permettez...

Un peu d’eau, ça va partir tout de suite.

Laissez, ça n’a pas d’importance.

Ce n’est pas grave!

Ce n’est rien!

C’est une vieille jupe;

je ne la mets presque jamais.

Voilà, voilà, c’est parti. . .

Alors, si je comprends bien,

vous aimez bien vos études à la fac?

Oh oui! Vous savez, après le lycée...

Au lycée, on n’a pas une minute à soi,

on n’est jamais tranquille,

on n’est pas libre.

Il y a toujours quelque chose à faire:

c’est les travaux forcés!

A la fac, c’est plus relaxe.

On travaille,

on travaille beaucoup si on veut,

mais on n’est pas forcé...

On fait ce qu’on veut.

Au lycée, je n’avais jamais le temps de lire pour moi,

pour mon plaisir.

Maintenant, je peux prendre le temps de lire.

Tenez, justement, ces jours-ci, je lisais Hemingway!

Ah, Hemingway, Mademoiselle...

Il se mettait toujours là où vous êtes.

Ah oui? Vraiment?

Oui, Mademoiselle, à cette même table.

Pas possible? C’est vrai?

Oui, Mademoiselle. Ah, quel homme!

Vous l'avez connu , Hemingway?

Non, Mademoiselle,

je suis trop jeune...

Il n’y a qu’un an que je suis à la Closerie.

Mais on me l’a dit, Mademoiselle...

des gens qui l’ont connu...

Quel écrivain!

Quel talent!

Vous l’avez lu?

Non, Mademoiselle, je n’ai pas le temps.

Vous savez ce que c’est...

le travail, la famille, le jardin...

Je ne connais pas son oeuvre,

mais j’en ai entendu parler.

Il paraît qu’il buvait beaucoup...

Bah, c’était un écrivain de génie!

Eh bien moi, je ne suis pas écrivain,

et je n’ai pas de génie,

mais je crois que je vais quand même boire...

La même chose?

S’il vous plaît!

Vous êtes étudiant?

Oui... Non...Enfin, je l’étais.

Je suppose que je suis toujours étudiant,

mais en ce moment, je n’étudie pas.

Je viens de quitter l’Université

après deux années d’études.

J’ai décidé de me mettre en congé pour un an.

Tiens! Vous vous êtes mis en congé?

Vous prenez un an de vacances, comme ça?

Comme c’est commode!

Quelle bonne idée!

Et pourquoi est-ce que je n’ai pas pensé à ça?

Mais pourquoi est-ce que vous vous êtes mis en congé?

Pour me... trouver.

Pour vous trouver? Pauvre petit!

Vous étiez perdu?

Vous vous moquez de moi!

Moi? Jamais!

Je ne me moque jamais de personne! ...

Mais qu’est-ce que vous voulez dire quand vous dites:

"Je veux me trouver"?

Eh bien, je veux réfléchir,

je veux faire le point,

je veux voir où j’en suis.

Je veux découvrir ce que je veux vraiment faire,

savoir si je veux continuer

ou faire autre chose.

Je vois...En somme, vous en aviez assez,

vous n’aimiez pas les études!

Non, ce n’est pas ça du tout!

Non, mais je trouve qu’on nous enseigne trop de choses inutiles,

je trouve que l’enseignement est beaucoup trop autoritaire,

beaucoup trop dirigiste;

je trouve que l’enseignement n’est pas adapté à la vie moderne.

Rien que ça? C’est tout?...

Mais, dites-moi, est-ce que vous étiez bon élève?

Oh, oui! Pas mauvais du tout;

très bon, même.

J’ai toujours été un bon élève.

J’ai toujours eu de bonnes notes.

J’ai toujours réussi à tous mes examens.

Je n’ai jamais raté aucun examen, jamais.

Je suis ce qu’on appelle doué;

mes profs disaient même que j’étais sur-doué...

J’ai appris à lire presque tout seul.

Sans blague!

Et à écrire aussi?

Vous avez appris à écrire tout seul?

Oui, et j’ai toujours été un des meilleurs élèves de ma classe.

Et vous avez eu aussi le prix de modestie?

Voilà encore que vous vous moquez de moi!

Moi? Pas du tout! Jamais de la vie!

Non, mais je comprends très bien.

Vous dites les choses comme elles sont,

tout simplement!

 

Leçon 21

 

Il est 11 heures 45 à l’horloge de 

l’Observatoire.

Robert et Mireille sont encore à la terrasse de la Closerie des Lilas.

Ils sont en train de boire leur troisième Kir.

Alors, comme ça,

vous trouvez qu’on enseigne beaucoup de choses inutiles.

Quoi, par exemple?

Ben...je ne sais pas, moi...presque tout!

Prenez les mathématiques, par exemple.

La géométrie,

la trigonométrie,

le calcul intégral,

le calcul différentiel,

à quoi ça sert tout ça?

Une fois qu’on sait faire une addition,

une soustraction,

une multiplication,

une division,

c’est tout ce qu’il faut!

Et d’ailleurs, maintenant,

avec les petites calculatrices électroniques

et les ordinateurs,

ce n’est même plus la peine d’apprendre à compter!

Ben oui, mais enfin, les ordinateurs,

il faut quand même les programmer...

C’est la même chose pour la chimie:

toutes ces formules,

à quoi ça sert?

Je vous le demande!

C’est peut-être bon si on veut être distillateur

ou pharmacien,

ou pour raffiner de l’héroine,

mais à part ça. . .

Ça peut aussi servir si on veut

...fabriquer des explosifs.

Malheureusement, moi, j’ai toujours eu de mauvaises notes en chimie.

J’ai toujours eu horreur de la chimie.

Tous ces acides, ça fume, ça sent mauvais...

La chimie, c’est la cuisine du diable!

Et toutes les lois de la physique,

c’est la même chose!

A quoi ça vous sert, de connaître la loi de la chute des corps,

quand vous tombez d’un balcon?

Il faut savoir que, quand il avait dix ans,

Robert est tombé d’un balcon à la Nouvelle-Orléans,

et qu'il est resté trois semaines à l’hôpital.

Et le latin? Vous avez fait du latin, n’est-ce pas?

Oui, six ans, depuis la sixième jusqu’en première.

Bon, eh bien, est-ce que vous parlez latin?

Ben, non, pas vraiment.

Non, bien sûr!

Vous avez fait six ans de latin,

mais vous ne parlez pas latin.

D’ailleurs, même si vous parliez latin,

avec qui est-ce qu’on peut parler latin?

Je vous le demande.

Même au Home Latin,

en plein Quartier Latin,

on ne parle pas latin!

Ave Janitor!

D’accord, oui, personne ne parle plus latin.

Même les curés disent la messe en français, maintenant.

Mais on apprend le latin pour d’autres raisons. . .

Ah, oui? Et pourquoi, dites-moi?

Eh bien, pour mieux savoir le français,

et puis...pour la discipline intellectuelle. . .

Discipline intellectuelle!

Discipline intellectuelle!

Vous me faites rire avec votre discipline intellectuelle!

Si vous voulez mon avis,

faire des mots croisés

ou jouer au bridge

est plus utile comme exercice mental!

Mais enfin, quand même,

il y a une belle littérature latine!

Ah la la! la littérature!

C’est de la fiction,

des mensonges!

Rien que des choses qui n’existent pas!

Toute cette mythologie,

est-ce que ça existe?

Vous en avez vu, vous, des sirènes et des centaures?

Et puis, qui est-ce qui a jamais parlé en vers,

comme dans vos tragédies classiques:

la la la, la la la, la la la, la la la!

Allons, voyons

C’est ridicule!

C’est artificiel!

Il n’y a rien de plus artificiel qu’une tragédie classique!

Même les romans, ce n’est pas la vie,

c’est de la fiction!

Alors, pourquoi est-ce que vous n’aimez pas l’histoire?

Au moins, ça, euh... ça parle de gens réels,

de gens qui ont vécu,

de gens qui ont influencé les événements!

Ah, si vous croyez que l’histoire vous dit la vérité,

vous vous trompez.

L’histoire, c’est arrangé pour vous faire adopter les préjugés de votre nation:

votre pays a toujours raison,

et les autres ont toujours tort.

Mais alors, les langues modernes,

ça, au moins, c’est utile, non?

Peuh! Pas comme on les enseigne!

Avec toutes ces conjugaisons,

ces déclinaisons,

ces listes de vocabulaire...

C’est ridicule, ça ne sert à rien!

On apprend des règles de grammaire pendant quatre ans,

et on n’est pas capable de dire deux phrases compréhensibles!

Enfin, j’exagère.

J’ai eu de très bons professeurs d’allemand...

mais je ne sais pas demander à quelle heure le train arrive!

C’est vrai que vous exagérez.

Vous êtes amusant, mais vous exagérez.

D'ailleurs tout le monde a toujours été contre l’éducation qu’il a reçue.

Heureusement que la culture,

c’est ce qui reste quand on a tout oublié.

Ce que vous êtes sentencieuse,

quand vous vous y mettez!

Est-ce que je peux vous inviter à déjeuner?

C’est parce que je suis sentencieuse

que vous voulez m’inviter à déjeuner?

Non, c’est parce que j’ai faim,

parce qu’il va être midi,

parce que je crois que vous devez avoir faim, vous aussi,

que la conversation m’intéresse

et que je veux la continuer.

Ça fait beaucoup de bonnes raisons,

mais je ne peux pas accepter.

Je rentre tous les jours déjeuner à la maison.

C’est dommage.

Quelle heure est-il?

Vous avez l’heure?

Il est midi moins cinq.

Oh la la! Je vais être en retard!

Excusez-moi, je file.

Ah non, non, non!

Ne vous dérangez pas.

A bientôt! Au revoir!

 

Leçon 22

 

Il est midi à Paris.

"Midi

Qui l’a dit?

La petite souris!

Où est-elle?

A la chapelle.

Que fait-elle?

De la dentelle.

Pour qui?

Pour les dames de Paris."

Marie-Laure, c’est toi?

Va te laver les mains.

Dépêche-toi, tu es en retard.

Il est midi cinq.

Robert est seul à la terrasse de la Closerie des Lilas.

Mireille est partie;

elle est allée chez elle pour déjeuner

avec Papa, Maman et la petite soeur.

Il est six heures cinq du matin à New York,

et six heures cinq du soir à Bombay.

Robert a mis sa montre à l’heure française.

Il vient de finir son troisième kir.

Il appelle le garçon.

Est-ce que je peux téléphoner?

Oui, Monsieur, au sous-sol, à côté des toilettes.

Non, ce n’est pas pour les toilettes...

C’est pour téléphoner.

Oui, Monsieur.

Les cabines téléphoniques sont en bas,

au sous-sol,

à côté des toilettes.

Au fond de la salle à droite.

Merci.

Robert se lève.

Il entre dans la salle

Il descend au sous-sol pour téléphoner.

Il est suivi par un étrange personnage, tout en noir...

Robert entre dans la cabine.

Il essaie de mettre une pièce dans la fente de l’appareil,

sans succès.

Il sort de la cabine.

Il remonte dans la salle.

Il va à la caisse.

Pour téléphoner, s’il vous plaît?

Il faut un jeton.

Je peux en avoir un, s’il vous plaît?

Oui. Voilà.

Ça fait deux francs. Merci.

Robert redescend au sous-sol,

entre dans la cabine,

essaie encore.

Cette fois, ça marche.

Allô, Madame Courtois?

Non, la Madame, elle n’est pas là.

La Madame, elle est sortie.

Elle est allée promener Minouche.

Elle n’est pas rentrée.

Elle va rentrer tout-à-l’heure pour déjeuner.

Rappelez vers... midi, midi et demi.

Ah, bon. Merci, merci beaucoup.

Je vais rappeler dans une demi-heure.

Au revoir, Madame.

Oh, oh, oh, Madre de Dios!

Qu'est-ce qu'elle va dire la Madame!

Robert remonte dans la salle,

toujours suivi par l’étrange homme en noir.

Robert revient à sa table.

Ça fait combien?

Trente et trente: soixante, et quinze: soixante-quinze.

Soixante-quinze francs.

Le service est compris?

Oui, Monsieur, quinze pour cent.

Au revoir, Monsieur,

Merci, Monsieur.

Robert marche le long du Boulevard Montparnasse.

Il cherche une cabine téléphonique.

Ah, En voilà une!

Mais il n’a pas l’air de comprendre comment elle marche.

Allons Robert... un billet? Sûrement pas!

"Il faut une carte, une carte magnétique"

Essayez l’autre, elle marche avec des pièces.

Vous avez de la monnaie?"

C'est tout ce que j'ai.

Non, ça ne va pas.

C’est pour Paris?

Il faut des pièces de 50 centimes, 1F ou 5F.

Vous n’avez pas de monnaie?

Pas du tout

Attendez, je vais voir si j’en ai. Tenez!

Merci, au revoir.

Madame Courtois?

Ah, non, c’est la bonne!

Attendez, je vous la passe.

Madame! ...C’est le monsieur de tout à l’heure!

Allô!

Allô!

Allô, oui!

Bonjour, Madame.

Allô, j’écoute!

Ici Robert Taylor.

Ah, Robert! Comment allez-vous, mon cher petit?

Ah, ah, ah, quelle coïncidence!

Nous parlions justement de vous hier avec mon mari!

Il y a longtemps que vous êtes arrivé?

Depuis hier...non...

Je suis arrivé avant-hier.

Et comment allez-vous?

Vous avez fait un bon voyage?

Pas trop fatigant, non?

Avec le décalage horaire...

Mon mari, qui voyage beaucoup,

dit que c’est le plus dur,

le décalage horaire...

Moi, je ne voyage pas.

Je reste à la maison.

Qu’est-ce que vous voulez...

avec Minouche, je ne peux pas voyager...

Alors, votre maman n’est pas venue?

Elle ne vous a pas accompagné?

Elle est toujours en Argentine?

Sa lettre nous a fait très plaisir.

Ah, nous sommes impatients de vous voir.

Et je suis sûre que Minouche sera ravie de faire votre connaissance.

Minouche, c’est ma chatte...

C’est un peu comme notre fille, vous savez. . .

Alors, quand venez-vous nous voir?

Aujourd’hui, malheureusement, ce n’est pas possible:

Minouche ne va pas très bien.

Non. Je ne sais pas ce qu’elle a,

il faut que je l’amène cet après-midi chez le docteur.

Et puis mon mari est absent,

il est en voyage...

Il n’est jamais à la maison,

toujours en voyage...

Les affaires, vous savez ce que c’est!

Je le lui répète tous les jours:

tu devrais faire attention!

Tu te fatigues trop,

ça finira mal;

tu vas me faire un infarctus!

Mais il ne m’écoute pas.

Il rit!

Ah, les hommes! Tous les mêmes!

Alors, quand, voyons, quand?

Euh... Après-demain?

C’est ça, venez donc dîner après-demain, tout simplement.

Nous serons si heureux de vous voir!

Alors, c’est entendu, après-demain,

disons 7 heures et demie.

Ça vous va?

Vous avez l’adresse?

C’est à côté du Nikko, l’hôtel japonais.

Vous trouverez!

Alors, nous vous attendons!

Au revoir! Et à après-demain,

n’oubliez pas, surtout!

Il est midi 45:

Robert a faim.

Il aperçoit un café-restaurant

et s’assied à une table libre.

La serveuse sert un jeune homme à côté.

Et voilà. Un jambon de pays

et un verre de beaujolais.

Voilà!

Et pour Monsieur, qu'est-ce que ça sera.

Euh... un jambon de pays

et un verre de beaujolais s'il vous plait.

Très bien, Robert!

Merci!

Puis, Robert continue sa promenade.

Il est une heure trente.

Robert revient au jardin du Luxembourg:

Salut!

Bonjour!

Ça va?

Et alors, ce devoir d’anglais, où est-il?

Bah, je n’ai pas de devoir d’anglais!

Je suis à l’école primaire:

je ne fais pas d’anglais...

enfin, pas vraiment.

Je fais de l’anglais, mais ce n’est pas sérieux!

J'apprend: "How do you do?"

"I am very well, thank you"... C’est tout.

Mais alors, pourquoi est-ce que je suis venu ici, moi?

Mystère...et boule de gomme.

Vous en voulez une?

C’était bien, la Closerie?

Qu’est-ce que vous avez bu?

Un kir.

Moi, je bois de l’Orangina.

Maintenant, vous savez, les jeunes, ils ne boivent plus d’alcool...

Vous avez vu ce monsieur, là-bas?

Tiens! Comme c’est bizarre!

Vous le connaissez?

Non, mais tout à l’heure, à la Closerie,

je suis allé téléphoner

et il est descendu derrière moi.

Il est entré dans la cabine à côté,

il y est resté pendant que je téléphonais,

il est sorti quand je suis sorti,

il est monté derrière moi...

C’est vraiment bizarre. .. .

Bizarre...bizarre. . .

 

Leçon 23

 

Le jardin du Luxembourg.

Robert et Marie-Laure sont assis sur un banc.

Mais qu’est-ce que vous faites là, tous les deux?

On parle...

Mais qu’est-ce que vous avez?

Vous avez l’air bizarre...

Nous? On a l’air bizarre? Bizarre... bizarre...

J’ai téléphoné aux Courtois, tout à l’heure.

Ah, oui?

D’abord, je suis tombé sur une dame avec un accent bizarre,

que je ne comprenais pas très bien.

Ah, ça devait être Concepcion, leur bonne.

Elle est portugaise.

C'est une perle!

C’est une excellente cuisinière.

Elle fait remarquablement bien la cuisine.

Marraine aussi, d’ailleurs.

J’ai retéléphoné un peu plus tard.

Là, j’ai eu Madame Courtois.

J’ai eu aussi du mal à la comprendre.

Pourtant, elle n’a pas l’accent portugais,

que je sache!

Non, mais...ouh la la, ce qu’elle parle vite!

Et qu’elle est bavarde!

Ah, ça c’est vrai, elle parle beaucoup.

Enfin, quand son mari est là, c’est lui qui parle;

elle, elle ne dit rien.

Alors, quand il n’est pas là, elle en profite!

Je n’ai pas pu placer un mot!

Enfin, il paraît que Monsieur Courtois est absent:

il est en voyage.

Minouche ne va pas bien du tout:

elle a la migraine, ou quelque chose comme ça...

Elle doit l’amener chez le vétérinaire.

Alors ils ne peuvent pas me voir avant après-demain.

Mais elle m’a invité à dîner après-demain.

C’est gentil!

C’est une excellente personne.

Elle a le cœur sur la main!

Et lui aussi, d’ailleurs.

Lui, c’est un bon vivant,

toujours content, toujours optimiste.

Il ne s’en fait jamais.

Il répète toujours:

"Ne vous en faites pas, tout ira bien!

Ne vous inquiétez pas,

il n’y aura pas de problème!

Ça ne fera pas un pli!

Vous verrez, tout s’arrangera!

Il ne faut pas s’en faire!

Elle c’est plutôt le contraire.

Elle répète toujours: "Tout ça finira mal!"

Elle répète toujours: "Tout ça finira mal!"

Mais non, Bobonne, tu verras, ça s’arrangera!...

Elle a une passion pour les chats...

Ils n’ont jamais/ eu d’enfants...

Lui, c’est un gourmet.

Il voyage beaucoup pour ses affaires.

Il connaît tous les grands restaurants de France.

Et comme Concepcion est une excellente cuisinière,

et Madame Courtois aussi,

on mange très bien chez eux!

Vous aimez la bonne cuisine?

Oh oui!

Eh bien alors, puisque Madame Courtois est votre marraine,

vous ne pouvez pas vous faire inviter à dîner, après-demain?

Je ne sais pas...

Je ne sais pas si je serai libre...

Enfin, ça ne dépend pas entièrement de moi...

Je verrai...

Oh la la, excusez-moi, je file!

Je vais être en retard! Au revoir!

Où est-ce qu’elle va?

Mystère!...et boule de gomme!

Vous en voulez une?

Jeudi 31 mai.

Robert se promène dans Paris.

Il traverse le marché aux fleurs,

il passe devant la Conciergerie,

sur les quais de la Seine,

il regarde les animaux

et pendant tout ce temps,

il est nerveux, tendu, inquiet.

Il se demande si Mireille sera chez les Courtois, le lendemain.

Est-ce que'elle sera chez les Courtois?...

Il entre au Musée du Louvre.

Il voit un tableau d'un peintre qui s'appelle Robert.

Comme c'est bizarre...

Il s'appelle Hubert Robert.

Bizarre, bizarre...

Il passe devant la Victoire de Samothrace.

Dis, Papa, pourquoi elle n’a pas de tête?

C’est la Victoire de Samothrace!

Ah!. . .

Il s’arrête devant la Vénus de Milo.

Dis, Papa, pourquoi elle n’a pas de bras?

C’est la Vénus de Milo!

Ah!. . .

Il va voir la Joconde...

Mais il ne pense qu’à Mireille.

Est-ce qu’elle sera chez les Courtois?

Est-ce qu’elle sera chez les Courtois?

Je ne sais pas!...

Le soir Robert se promène dans Paris.

Il pense à Mireille.

Il se demande si elle sera chez les Courtois.

Elle y sera.

Elle n'y sera pas.

Robert a mal dormi.

Il se demande si Mireille sera chez les Courtois.

Il ouvre sa fenêtre.

Il fait un temps magnifique...

Elle y sera!

Il se rase;

il se coupe...

Elle n’y sera pas!

Il est neuf heures du matin;

le dîner chez les Courtois est à sept heures et demie...du soir!

Robert va se promener pour passer le temps.

Il fait le tour de l’Ile-Saint-Louis,

devant

il explore le Forum des Halles,

il visite Beaubourg, le Centre Pompidou.

et il se demande si Mireille sera chez les Courtois ce soir.

Trois heures...

Robert rentre à son hôtel,

se change,

et va prendre le métro pour aller chez les Courtois.

Il a l’air un peu perdu.

Il sort du métro.

Il voit l'Arc de Triomphe de l'Etoile.

Ah, ce n'est pas ça.

Il reprend le métro,

regarde son plan,

semble de plus en plus perdu.

Il sort du métro.

Oh la la, mon pauvre Robert,

ça n'a pas l'air d'être ça!

Mademoiselle, s’il vous plaît, la Tour Totem?

Je ne connais pas!

Ici, vous êtes à la Défense.

Ce n’est pas ici, je ne crois pas.

Merci

Excusez-moi, le quai de Grenelle, s’il vous plaît,

La tour Totem,

c’est par ici?

Le Quai de Grenelle?

Mais c’est dans le 15ème!

Ici, vous êtes à Montmartre!

Il faut prendre le métro!

Ah, non alors! Je n’ai pas le temps!

Merci

Et Robert part à pied.

Il traverse tout Paris à pied...

Montmartre

le Sacré Cœur,

le Moulin Rouge,

l'Opéra,

la place Vendôme,

la Madeleine,

la rue Royale,

la place de la Concorde,

il arrive à la Tour Eiffel.

Il aperçoit la statue de la Liberté.

Enfin, voici le Quai de Grenelle,

Il sonne.

Excusez-moi, Monsieur;

Madame Courtois, c’est bien ici?

Ah, non, Monsieur, non!

Mme Courtois, ce n’est pas ici,

non, vous vous êtes trompé de porte.

Mme Courtois, c’est à côté, la porte à côté...

Excusez-moi, Monsieur,

je suis désolé de vous avoir dérangé;

excusez-moi. . .

Ce n’est pas grave, Monsieur.

Il n’y a pas de mal. Au revoir, Monsieur.

Il est 7 heures 30...Ouf!

 

Leçon 24

 

Robert est arrivé chez les Courtois.

Il vient de sonner.

Ah, mon petit Robert!

Vous voilà!

Comme je suis contente de vous voir!

Ah, comme vous ressemblez à votre maman!

Vous permettez que je vous embrasse,

mon petit?

Entrez, entrez,

mon mari n’est pas encore rentré!

Non, elle n’est pas là.

Mireille avait téléphoné à Mme Courtois

le jeudi matin.

Ça faisait des semaines

qu’elle n’avait pas vu sa marraine.

Allô, Marraine?

Ah, ma petite Minouche!

C’est toi?

Mais, ça fait une éternité qu’on ne t’a pas vue!

Qu’est-ce que tu deviens?

Ah, je suis bien contente que tu téléphones.

Tu tombes bien!

Écoute, viens donc demain.

Justement,

nous aurons un jeune Américain charmant.

Il est arrivé avant-hier.

Il ne connaît personne.

Il sera ravi de faire ta connaissance.

Et nous vous retiendrons à dîner.

Mais, Marraine,

Je ne sais pas si je pourrai...

Mais si, mais si!

Écoute. . .

depuis le temps qu’on ne t’a pas vue. .

Bon, écoute,

j’essaierai. . .

je vais voir. . .

mais je ne te promets rien.

Asseyez-vous, je vous en prie! Ah! Ah! Ah!

Alors, comment allez-vous?

Comment trouvez-vous Paris?

Qu’est-ce que vous avez vu?

On sonne.

Parlez-moi un peu de votre maman.

Comment va-t-elle?

Ah, excusez-moi,

ça doit être Mireille.

C’est ma filleule.

La voilà!

Ma petite Minouche,

comment vas-tu?

Mais, tu es fraîche comme une rose…

Je te présente Monsieur Taylor,

qui nous arrive des Etats-Unis. . .

Robert. . . Mireille Belleau, ma filleule. . .

C’est presque notre fille.

Ils font semblant de ne pas se connaître

Ça y est!

Maintenant, les Courtois ne devront jamais découvrir

la rencontre de mercredi.

Robert et Mireille devront garder le secret.

Que la vie est compliquée!

Asseyez-vous, asseyez-vous, mes enfants!

Vous n’allez pas rester debout!

Tiens, ma petite Minouche,

tu viens t’asseoir à côté de moi. . .

depuis le temps que je ne t’ai pas vue…

Oh, toi aussi, tu es notre fille!

Oui, tu es jalouse!

Ouh, qu’elle est jalouse!

Excusez-moi,

je vais voir ce qui se passe dans la cuisine.

Robert et Mireille restent seuls un instant.

Mais M. Courtois arrive juste à ce moment-là.

Bonjour, bonjour!

Excusez-moi, je suis un peu en retard. . .

le travail, vous savez ce que c’est!

Bonsoir, Bibiche!

Comment ça va?

Bonsoir, ma petite Mireille.

Je suis content de te voir.

Euh.. ça fait longtemps qu’on ne t’avait pas vue.

Qu’est-ce qui se passe?

Ce sont... euh... les études. . .

ou un amoureux?. . .

Et voilà notre jeune Américain!

Justement, j’irai aux Etats-Unis en septembre.

Il faudra me donner des tuyaux.

Mais en attendant,

vous prendrez bien quelque chose.

Et voilà les apéritifs!

Voyons,

qu’est-ce que je peux vous offrir?

Whisky, campari, xérès,

banyuls, pastis, porto?

Un doigt de porto, s’il vous plaît.

Un doigt comme ça?

Ou un doigt comme ça?

Un doigt comme ça!

Et toi, ma petite Mireille,

qu’est-ce que tu prendras?

Eh bien,

un petit pastis bien tassé,

comme d’habitude!

Merci

Et toi, Bibiche,

qu’est-ce que je te donne?

Oh, moi, je prendrai une larme de xérès.

M. Courtois se sert généreusement de scotch,

avec un petit glaçon et très peu d’eau.

A la nôtre!

A la vôtre!

La conversation s’engage.

On parle d’abord du temps,

puis de la circulation à Paris,

de la situation internationale.

M. Courtois reprend du scotch.

Puis on revient à Paris,

aux restaurants, aux libres services,

aux "fast-foods"

que M. Courtois déteste.

Non... mais... c’est un scandale!

Voir ça en France! Quelle honte!

Oh, tu sais, ce n’est pas pire que les resto-U!

Les restaurants universitaires ne

servent peut-être pas de la haute cuisine,

mais au moins ce sont de vrais repas,

équilibrés. . .

20h30!

On meurt de faim!

Si on passait à table!

Bien, ben, je crois qu’on peut passer à table!

Voyons... Robert ici, à ma droite.. .

Mireille, tu te mets là. . .

Concepcion, quand vous voudrez.

Le potage!

Ah! Du potage!

Oui. . . Ah, Ah. Euh...c’est-à-dire, non. . .

C’est du gazpacho,

c’est une spécialité de Concepcion. .

Vous savez, ce sera très simple:

truite,

gigot,

fromage et dessert.

C’est tout.

Mais pas comme ça, Robert!

Comme ça!

Hmm. . . c’est délicieux!

Concepcion, votre gazpacho est délicieux!

Le poisson!

Le vin blanc!

Bibiche, un peu de vin blanc?

C’est le chablis que tu aimes,

le Moutonne.

Une bonne petite truite...

Ah je... je crois que c’est le poisson que je préfère...445-7

Monsieur Taylor,

vous ne buvez pas!

Regardez Mireille!

Moi, j’ai un faible pour le chablis!

Concepcion!

La viande!

Je crois que je vais vous servir,

ce sera plus simple.

Oui...

Ah! Monsieur Taylor... Euh...

bien cuit ou saignant?

Bien cuit, s’il vous plaît.

Tiens, Mireille,

tu veux te servir de haricots?

(Oui)

Robert, servez-vous de pommes de terre,

si vous voulez.

Le vin rouge.

Avec le rôti,

M. Courtois sert un Léoville-las Cases 66,

un bordeaux rouge

que tout le monde goûte

dans un silence religieux.

Hmmm. . . ce gigot est fameux!

J’ai un petit boucher qui me sert très bien.

Il a toujours de la très bonne viande

La salade!

Robert, un peu de salade?

Le fromage!

Fromage?

Merci!

Un autre vin rouge!

Avec le fromage, Monsieur Courtois

sert un bourgogne rouge,

un Chambertin 76

Et maintenant.

le dessert!

Qu'est-ce que c'est ?

Ah... le dessert!

Concepcion, Ah, Ah, Ah!

Attention de ne pas renverser la crème renversée! 

Eh, Eh, Eh!

C’est le dessert préféré de Mireille!

M. Courtois organise pour Robert

un tour de France touristique et gastronomique.

Euh... Il faut...Il faut aller à Lyon...

L’ancienne capitale des Gaules!

Ancienne capitale des Gaules,

ancienne capitale des Gaules. . .

Non. c’est surtout la capitale

gastronomique de la France!

Vous y mangerez magnifiquement!

Si on passait à côté pour prendre le café?

Le café!

Et puis, il faut aller en Bourgogne, à Dijon..

J’y ai mangé un jour des...

des œufs brouillés aux truffes. . .

Oh, Oh, Oh! Une merveille!

Ah, et en parlant de truffes,

il faut absolument aller en Dordogne.

Oui, c’est très beau,

la vallée de la Dordogne,

le Périgord. . .

C’est plein de grottes préhistoriques,

Lascaux, Les Eyzies. . .

Oh... Oui. c’est intéressant, si tu veux, mais...

pour les truffes,

les foies gras,

les confits d’oie,

les cèpes,

vous ne trouverez pas mieux!

Les alcools!

Tenez, Robert,

goûtez cet armagnac;

je crois qu’il vous plaira.

50 ans d’âge!

Vous m’en direz des nouvelles!

Merci!

Robert est légèrement agacé

par l’obsession gastronomique de M. Courtois.

Il cherche un moyen de s’échapper

au plus tôt,

aussi poliment que possible,

et, si possible, avec Mireille.

J’espère que vous m’excuserez, mais...

avec le décalage horaire. . .

Ça fait combien entre New York et ici?

Cinq heures?

Six heures?

Six heures

Je tombe de sommeil. .

Oh, mais il est déjà minuit et demie, Mon Dieu,

il faut que je rentre, moi aussi.

Quel délicieux repas,

et quelle charmante soirée!

Je ne sais comment vous remercier. . .

Mais... ne partez pas encore! Vous avez le temps!

Vous prendrez bien encore un peu euh... d’armagnac!

N’est-ce pas qu’il est bon?

Il est extraordinaire, mais

il faut absolument que je rentre.

Vraiment?

Alors, dans ce cas,

je vais vous reconduire tous les deux

Mais non, mais non, ce n’est pas la peine!

Mais non, Parrain, ne te dérange pas, voyons!

Tu dois être fatigué!

Mais si, mais si!

Mais ça ne me dérange pas du tout!

Et... de toute façon,

je dois mettre la voiture au garage.

Bonsoir, Marraine.

A bientôt, oui, oui...

Merci encore.

Tout était vraiment exquis.

Bonsoir!

Bonsoir!

M. Courtois reconduit Mireille et Robert

chacun chez eux.

D'abord, il s'arrête devant le 18, rue de Vaugirard

où habite Mireille.

Robert accompagne Mireille

jusqu’à sa porte.

Elle appuie sur un bouton.

La porte s’ouvre.

Robert a juste le temps de demander

Quand est-ce que je pourrai vous revoir?

Ben... je ne sais pas. . .

Donnez-moi un coup de fil,

lundi matin, vers neuf heures,

au 43-26-88-10

Bonsoir et bonne nuit!

Évidemment,

Robert ne se rappelle déjà plus le numéro

que Mireille vient de lui donner. . .

mais... c’est sûrement dans l’annuaire!

 

Leçon 25

 

Il est huit heures du matin.

Robert se réveille.

C'est samedi, le 2 juin.

Robert se lève.

Il regarde par la fenêtre.

Il s’étire.

Il baille.

Il prend une douche.

Il se rase.

Il se coupe.

Il se brosse les dents.

Il se brosse les cheveux.

Il se coupe les ongles

et il commande son petit déjeuner.

Allô, bonjour!

Est-ce que je pourrais avoir un petit déjeuner, s’il vous plaît?

Oui, Monsieur. Thé, café ou chocolat?

Thé. . . Ah non, non, excusez-moi!

Café, un café au lait, s’il vous plaît.

Bien, Monsieur. Alors, un café au lait complet,

chambre 27.

Tout de suite, Monsieur, on vous l’apporte.

Il finit de s’habiller.

On frappe.

Oui, tout de suite.

Bonjour, Monsieur.

Voilà. . . bon appétit!

Merci!

Robert va déjeuner sur le balcon.

Il se sert de café avec du lait.

Ah, où est la petite cuillère?

Ah, la voilà!

Un morceau de sucre...

Il mange son croissant.

Est-ce qu'il va manger aussi son pain?

Eh, on dirait que oui... Pourquoi pas?

Il a l'air bon...

Avec du beurre et de la confiture.

Quoi, qu'est-ce que c'est que ça?

De la confiture de Mireille?!

Ah, non, de la confiture de mirabelles!

Il prend son temps.

Il n’est pas pressé:

il n’a rien à faire...

Il a des loisirs...

C’est agréable d’avoir des loisirs!

Il va se promener dans Paris.

Il passe devant une boulangerie.

Ah, ces croissants, ces brioches, ça a l’air bon!

Voyons Robert, tu n’as pas faim:

tu viens de déjeuner...

Monsieur, vous voulez un beau camembert?

Oui...

Oui? Un bien fait?

Je peux voir la tête qu’il a?

Tenez Monsieur. En voici un beau, à point.

Oui, il a l'air bon,

mais voyons Robert, tu n'as pas faim:

tu viens de déjeuner.

[Un peu cher...]

Un peu cher?

Je reviendrai.]

Il continue sa promenade:

Merci, Monsieur.

Au revoir.

Au revoir!

Il passe devant les arènes de Lutèce,

puis devant la mosquée,

l’Ile-Saint-Louis...

Il marche, il marche,

il commence à avoir faim.

Il achète un croque-monsieur.

Un croque-monsieur, s’il vous plaît.

Voilà. 9 francs.

Oh la la, 500F! Vous n’avez pas de monnaie?

Ah non, je n’ai pas du tout de monnaie.

Patrick, tu as la monnaie de 500F?

Ouais, je crois...

50, 100, 200, 300, 400 et 500.

Merci!

Ensuite il découvre la Place des Vosges,

les vieux hôtels du Marais,

la synagogue...

Et il finit par entrer dans un petit restaurant.

Il a encore faim?!

Bonjour, Monsieur. Vous prendrez un apéritif?

Hmm. . . non, merci.

Garçon, garçon! Allez me chercher un autre verre,

celui-ci est plein de rouge à lèvres!

Garçon, garçon! Apportez-moi une fourchette propre!

Celle-ci est pleine de jaune d’œuf!

Et changez-moi cette assiette!

Elle est sale!

Mais enfin, qu’est-ce que c’est que ça?

On ne fait plus la vaisselle, dans cette maison?

Mais c’est incroyable!

Et regardez-moi cette... cette serviette!

Elle est toute... toute... déchirée. . .

et la nappe aussi, oh! . . .

Vous m’apporterez une tête de veau.

Je suis désolé, Madame, il n’y en a plus.

Quoi? Il n’y a plus de tête de veau?

Et ce monsieur, là, qu’est-ce qu’il mange?

Ce n’est pas de la tête de veau?

C’était la dernière.

Il n’y en a plus à la cuisine.

Mais nous avons un très bon pied de porc. . .

Je ne veux pas de pied de porc,

je veux de la tête de veau!

Je regrette, Madame...

Le lapin à la moutarde est très bien. .

La moutarde, la moutarde, elle me monte au nez!

Bien... vous m’apporterez une côtelette de mouton.

Bien, Madame; une côtelette d’agneau.

Côtelette d’agneau, côtelette de mouton,

ça m’est égal! C’est pareil!

Bien, Madame.

A point, hein!

Garçon, garçon! Vous allez me rapporter cette côtelette à la cuisine!

Elle n’est pas cuite!

Je vous avais dit: "A point!"

Regardez-moi ça!

Elle est complètement crue à l’intérieur.

C’est incroyable!

Et puis, vous m’apporterez un autre couteau.

Celui-ci ne coupe pas!

Voilà votre côtelette, Madame.

J’espère que cette fois, elle sera assez cuite pour vous.

Assez cuite? Mais elle est carbonisée, votre côtelette!

C’est du charbon!

Et remportez-moi ces petits pois.

Ce ne sont pas des petits pois frais.

Ça sort tout droit de la boîte, ça!

C’est de la conserve!

C’est tout ce que vous avez comme fromages?

Votre brie est trop frais.

Regardez-moi ça! On dirait de la craie!

Votre brie est trop frais,

et votre camembert trop fait!

Il pue! C’est une infection!

Et puis apportez-moi du pain frais!

Celui-ci était frais il y a huit jours!

Regardez: il est dur comme de la pierre!

Je ne suis pas rouspéteuse, mais il y a des limites!

 

Leçon 26

 

C’est dimanche.

Robert n’a rien à faire.

Il se promène.

Il y a des gens qui vont à l’église. . .

ou au temple;

et tout le monde achète des gâteaux

dans les pâtisseries.

Robert s’arrête devant une pâtisserie,

admire la vitrine, et...

se décide à entrer.

Bonjour, Madame.

Monsieur? Vous désirez?

C’est quoi, ça?

Des choux à la crème.

Et ça?

Des éclairs, au café

ou au chocolat. . .

Et ça?

Des tartes au citron, Monsieur!

Des religieuses,

également au café ou au chocolat.

je vais prendre une religieuse.

Oui. Au café, au chocolat?

Au café.

C’est pour emporter?

Non, c’est pour manger tout de suite.

Voilà, Monsieur. . Ça fera 10F.

Merci.

Au revoir.

Au revoir, Monsieur.

Robert continue sa promenade.

Il entre dans un restaurant.

Bonjour, Monsieur!

Un couvert?

S’il vous plaît.

Par ici, s'il vous plaît

S'il vous plaît.

Merci.

Je vous en prie.

Les Vins.

Merci, Monsieur.

Je vous en prie, Monsieur!

Robert consulte le menu.

Le Martini, c'est pour Madame,

et le Pernod, c’est pour Monsieur.

Quand il lève les yeux,

il aperçoit, à une table voisine,

une jeune femme blonde

qui déjeune avec un jeune homme.

Robert se demande

si ce n’est pas Mireille.

Vous nous apporterez la carte des vins,

s’il vous plaît.

Oui, Monsieur, tout de suite.

Alors, chérie,

qu’est-ce qui te tente?

Bon, je ne sais pas.

Quelque chose de léger.

Je n’ai pas très faim.

Qu’est-ce qu’ils ont

comme plat du jour?

Le cassoulet toulousain.

Ça doit être bon!

Oh la la! Non,alors!

C’est trop lourd!

Qu’est-ce que tu vas prendre, toi?

La choucroute garnie me tente. . .

mais je ne la digère pas très bien.

Ah oui?

Papa dit que c’est très facile à digérer,

la choucroute.

La choucroute, peut-être,

mais la graisse d’oie,

le lard fumé,

les saucisses,

et le jambon,

c’est une autre histoire!

Non, mais dis donc,

regarde ce qu’ils ont comme canards!

Alors, canard aux olives,

canard à l’orange,

aiguillettes de canard aux cerises,

magret de canard... hmmm!

Sans compter le foie gras de canard

dans les hors-d’œuvres!

Bon, il faudrait quand même se décider.

Alors, qu’est-ce que tu prends?

Ben, je ne sais pas.

Je crois que je vais juste prendre

une petite omelette aux fines herbes.

Ah, je te connais!

Tu vas manger une omelette,

et dans deux heures,

tu mourras de faim!

C’était comme ça,

l’année dernière,

quand tu suivais ton régime!

Ah, dis,tu as vu?

Des œufs à la Mireille!

Où ça?

Là, dans les hors-d’œuvres.

Vous avez choisi?

Qu’est-ce que c’est,

les œufs à la Mireille?

Ce sont des œufs durs farcis.

Les jaunes sont mélangés

avec une purée de thon aux tomates,

avec un filet d’anchois,

une olive noire,

et des câpres sur le dessus.

Ouh! Les anchois, c’est trop salé. . .

Oh, il y a aussi un poulet sauté Mireille!

Et des abricots Mireille

dans les desserts!

Pourquoi avez-vous tous ces plats

qui s’appellent Mireille?

Ah, ça, Monsieur,

c’est toute une histoire!

Une histoire bien triste.

Notre chef avait dans sa jeunesse

une petite amie qui s’appelait Mireille,

et qui est morte d’une indigestion

de crevettes roses.

Il est inconsolable,

et il dédie à sa mémoire

toutes ses plus brillantes créations culinaires.

C’est très touchant.

Et c’est comment, ce poulet Mireille?

Sauté, avec des aubergines

et des tomates.

On fait sauter les morceaux de poulet

dans l’huile très chaude,

puis on garnit de tranches

d’aubergines frites

et de tomates sautées.

Bon, eh bien, moi,

je crois que je vais prendre

une petite grillade.

Une entrecôte.

Et pour moi,

ce sera un steak au poivre.

Et comme cuisson,

pour la grillade?

Pour moi, à point, s’il vous plaît

Et pour moi, bleu.

Et pour commencer?

Pour moi, euh...

une assiette de saumon cru.

Vous n’avez pas d’escargots?

Ah, non, Monsieur, je regrette.

Dommage. . .

eh bien... je vais prendre une douzaine d’huîtres;

et vous nous porterez

une bouteille de muscadet,

et une demie de moulin-à-vent.

et une demie bouteille d’eau minérale,

de la Badoit.

Merci.

Le saumon,

c'est pour Madame...

Merci.

Et les huîtres

c’est pour Monsieur.

Merci.

Voilà.

Merci

Bon appetit!

Mais non, voyons, Robert!

Ce n'est pas Mireille!

D'ailleurs, elle parle du nez,

comme si elle avait un rhume!

Bon appétit!

Merci.

Mireille ne parle pas comme ça!

L'entrecôte...

L'entrecôte pour moi, voilà.

Madame…Le steak au poivre

Merci.

Ça va, ton entrecôte?

Elle est à point?

Oui, très bien.

Et toi?

Il est bleu, ton steak?

Oui,

pour une fois,

il est vraiment bleu.

Vous prenez

du fromage?

Qu’est-ce que vous avez?

Camembert,

roquefort,

pont-l’évêque,

cantal,

saint-andré,

brie,

chavignol. . .

ça aussi, c’est un chèvre.

Bon, ben, je prendrai un peu de brie.

Et pour Monsieur?

Merci

Et pour moi,

un peu de chèvre, s'il vous plaît.

De celui-là, oui.

Vous désirez un dessert?

Oh, non, pas de dessert pour moi,

je n’ai plus faim.

Voyons ce que vous avez

Bavarois,

tarte aux framboises,

œufs à la neige,

charlotte aux poires,

mousse au chocolat

et les sorbets,

et la coupe Privas.

Qu’est-ce que c’est,

votre coupe Privas?

Ce sont des marrons glacés,

avec du cognac,

de la glace à la vanille

et de la crème fraîche par-dessus.

Bon,

je prendrai ça.

Et en avant les calories!

Heureusement que tu n’avais pas faim!.

Pour moi, ce sera un sorbet.

Poire,

framboise,

fruit de la passion?

Framboise.

Et vous nous porterez

deux express,

et l’addition

Tu vois bien, Robert

que ce n'est pas Mireille?

 

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